Recevoir un appel téléphonique d'une statue? C'est désormais chose possible à Londres, grâce à une idée de l'artiste américaine Colette Hiller qui donne voix à ces oeuvres de pierre ou de métal habituellement muettes.

Concrètement, l'artiste a installé au pied de 35 statues de la capitale britannique et de Manchester des codes-barres que les passants peuvent scanner avec un téléphone intelligent pour déclencher l'appel téléphonique.

Un message enregistré simule alors le bavardage de la statue concernée, souvent sur le ton de l'humour.

«Allo? C'est Victoria à l'appareil. Reine d'Angleterre depuis 63 ans, sept mois et deux jours. Mais bon, de toute manière personne ne compte», dit ainsi le message d'une statue de la reine, au règne pour l'instant le plus long des souverains britanniques (1837 à 1901), près du pont Blackfriars, en plein centre de Londres.

Le texte est interprété par l'actrice Prunella Scales, héroïne de la série L'hôtel en folie, culte au Royaume-Uni.

Imaginée par Colette Hiller, l'opération Statues parlantes a été lancée par le collectif Sing London, qui encourage les Londoniens à réinvestir l'espace public, et qui compte à son actif l'installation en pleine ville de pianos ou de tables de ping pong.

«Les gens passent bien souvent devant les statues sans savoir pourquoi elles sont là», explique à l'AFP Colette Hillir, artiste multi-cartes qui joua le rôle du Caporal Ferro, massacré par un monstre dans le film Aliens, le retour de James Cameron (1986).

«L'idée, c'est de faire en sorte que les gens arrêtent de regarder leur téléphone portable, et se mettent à apprécier la ville», ajoute-t-elle.

Quelque 11 000 personnes s'étaient prêtées au jeu un mois après le lancement de l'initiative, avec une préférence pour les statues de Sherlock Holmes et de Peter Pan.

Après Londres, le concept des Statues parlantes ira à Chicago, l'été prochain, avant, peut-être, Paris et d'autres villes en Europe.