La cellule de coordination chargée d'établir la provenance des oeuvres d'art retrouvées chez l'octogénaire allemand Cornelius Gurlitt a annoncé vendredi qu'une nouvelle oeuvre, de Claude Monet, avait été retrouvée dans une valise du collectionneur aujourd'hui décédé.

«L'administrateur en charge de la succession de Cornelius Gurlitt a annoncé avoir retrouvé dans une valise qui avait été laissée à l'hôpital depuis la fin du séjour de M. Gurlitt (...) une oeuvre de Claude Monet», écrit la cellule, dans un communiqué.

«Le tableau - une oeuvre sur papier - représente un paysage baigné d'une lumière bleutée» et va faire «l'objet d'un examen pour déterminer s'il s'agit d'art volé», poursuit le groupe d'experts chargé d'étudier le fabuleux trésor artistique de quelque 1280 oeuvres, retrouvé en 2012 chez cet octogénaire solitaire, fils d'un marchand d'art controversé sous le IIIe Reich.

«Après un premier examen du catalogue raisonné de Monet, il pourrait s'agir d'un tableau de 1864. Il présente de grandes similitudes avec le tableau Vue de Sainte-Adresse», précise le communiqué.

M. Gurlitt est mort le 6 mai, à 81 ans, un mois à peine après avoir passé un accord avec l'État allemand prévoyant la restitution des oeuvres d'art retrouvées chez lui dont il serait démontré qu'elles proviennent de spoliations.

Au lendemain de son décès, le Musée des Beaux Arts de Berne, la capitale helvétique, avait annoncé avoir été choisi à sa grande surprise par M. Gurlitt comme héritier de sa fabuleuse collection comprenant des Chagall, Matisse, ou Picasso. «C'est extraordinaire de se trouver confronté à une telle collection, et lorsqu'on aura déterminé son origine, et qu'il sera clair que les oeuvres peuvent être exposées, elles enrichiront certainement la valeur de notre collection», avait déclaré le directeur du musée Matthias Frehner, dans une entrevue au Berner Zeitung.

Selon les dernières recherches de la cellule de coordination, on ne peut pas exclure que 458 oeuvres aient été volées ou extorquées à des Juifs. Et environ 380 autres auraient été saisies dans les musées allemands comme faisant partie de ce que les nazis classaient dans la catégorie «Art dégénéré».