Que les amateurs d'art numérique d'avant-garde se réjouissent: la planète immersive a rendez-vous à Montréal du 21 au 25 mai. Symposium ix, premier symposium international de créativité immersive, accueillera à la Société des arts technologiques (SAT) des sommités du monde entier et le public pourra assister à cinq premières mondiales de films immersifs, dont trois performances en direct.

Ils viendront de Hong Kong, New York, Londres, San Francisco, Paris, San Diego, Montréal, Québec ou Vienne. Ils s'appellent notamment Miller Puckette, Jeffrey Shaw, Martin Kusch, JoAnn Kuchera-Morin, Marc Fafard, Quentin Bleton, David McConville et Michael Naimark. Au total, 50 pionniers de la recherche et de l'art immersif se réuniront pour faire le point sur l'état des techniques en création immersive, pour standardiser des formats et concevoir des projets communs.

«Ça a lieu à Montréal, car on est un centre d'innovation depuis la création du Ouimetoscope [il y a un siècle], lâche Luc Courchesne, codirecteur du Metalab, à la SAT, et directeur scientifique du Symposium ix. Expo 67, Softimage, les jeux vidéo, la SAT: Montréal est perçu comme une capitale, un vrai laboratoire de l'innovation.»

Le Symposium ix (pour Immersion et eXpérience) sera aussi un colloque festif. On est à Montréal, quand même! Les participants pourront découvrir l'avancement de la recherche et des réalisations en immersion, mais aussi en savourer quelques spécimens.

Les artistes qui présenteront ces nouvelles oeuvres commandées pour le symposium ont tous déjà été en résidence à la SAT, cet «Hollywood du 360°». Mais c'est la première fois qu'ils diffuseront leur travail dans la Satosphère. «Les seuls à avoir déjà travaillé dans un contexte de dôme sont les Britanniques de RFID [William Young, Benjamin Gannaway et Jake Williams], dit Louis-Philippe St-Arnault, directeur du service Immersion à la SAT et responsable de la programmation du symposium. Ils ont un petit dôme, mais très différent des capacités de sonorisation de la Satosphère.»

Une réputation enviable

«Notre grand défi depuis le début est de créer un grand catalogue d'oeuvres pour le dôme, ajoute Monique Savoie, présidente, directrice artistique et fondatrice de la SAT, lancée en 1996. Et on en est déjà à 19 créations. Notre outil est le plus souple qui soit pour faire de la création, alors ça interpelle du monde de partout. Du coup, à ce premier symposium, les jeunes créateurs d'ici seront en contact avec leurs modèles.»

Ainsi, un jeune artiste intéressé par l'immersion, la stéréoscopie sphérique ou les performances interactives pourra, en quatre jours, voir et entendre ce qui se fait de plus avancé dans ces domaines mêlant technologies et arts.

«Ce sera aussi un colloque de travail pour faire avancer le domaine, ajoute Luc Courchesne. Michael Naimark, chercheur du MIT, pourtant très occupé, va passer cinq jours avec nous, car on a une réputation d'enfer et il a besoin de la Satosphère.»

Une plateforme collaborative web permettra aux conférenciers et aux participants d'échanger en direct et de déposer des contenus, mais aussi à des personnes d'ailleurs dans le monde d'être en lien et de donner leur opinion. «Cela permettra, après le colloque, de dégager des projets communs», dit Monique Savoie.

_____________________________________________________________________________

Renseignements: ix.sat.qc.ca

Le Symposium en bref

> 5 conférences avec des chercheurs et des créateurs

> Des tables rondes avec des producteurs et des diffuseurs

> 15 démonstrations sur les outils de création immersive

> 5 oeuvres originales en première mondiale dans la Satosphère

Les quatre grands conférenciers

> Jeffrey Shaw, artiste multimédia australien; il enseigne à la School of Creative Media, à Hong Kong (Chine).

> Miller Puckette, développeur de logiciels; il est directeur associé au Centre de recherche en arts et informatique de l'Université de San Diego, en Californie.

> Michael Naimark, artiste multimédia et chercheur; il est affilié au MIT Media Lab, à Cambridge (Massachusetts).

> David McConville, artiste multimédia spécialisé dans la conception visuelle immersive; il préside le Buckminster Fuller Institute, à Brooklyn.

Photo: Sébastien Roy, fournie par la SAT

Avec IRM, «chorégraphie lumineuse et synesthésique», Nohista (Bruno Ribeiro), de France, essaiera de transformer la Satosphère en un scanner géant en combinant des images d'un danseur avec des éléments graphiques et sonores.