L'artiste autrichienne Maria Lassnig, véritable référence dans le monde de l'art contemporain, est décédée mardi à Vienne à l'âge de 94 ans, a annoncé mardi le quotidien autrichien Der Standard dans son édition à paraître mercredi.

Le directeur de l'Universalmuseums Joanneum de Graz, Peter Pakesch, a confirmé l'information à l'agence de presse autrichienne APA.

Née en septembre 1919 à Kappel am Krappfeld en Carinthie, Maria Lassnig est entrée à 22 ans à l'Académie des beaux-arts de Vienne. Elle a beaucoup voyagé par la suite, vivant à Paris où elle rencontra André Breton, Paul Celan ou encore Benjamin Péret, puis New York pour y travailler et exposer.

Ses oeuvres ont voyagé d'expositions en expositions, de Londres à Zurich, en passant par Hambourg ou New York. A Vienne, plusieurs rétrospectives lui ont été consacrées, dont une en 2009 pour son 90e anniversaire au Musée d'art moderne Mumok.

Artiste engagée et féministe de la première heure, Maria Lassnig a abordé des sujets comme l'enfant-soldat, la fin de vie avec Hôpital montrant la douleur des personnes âgées alitées, ou encore l'égalité homme-femme.

Particulièrement attirée par l'autoportrait, elle ne s'est cependant jamais couchée seule sur la toile, mais accompagnée d'un oiseau, un chat ou un singe.

L'artiste a été récompensée à de très nombreuses reprises, notamment du Prix Oskar Kokoschka ou le prix Roswitha Haftmann (Suisse). En 2003, elle a représenté l'Autriche à la première Biennale artistique de Pékin. À la Biennale de Venise en 2013, elle s'est vu décerner un Lion d'or, pour l'ensemble de son oeuvre.

Dans son pays natal, elle a été la première femme détentrice, depuis 1980, d'une chaire de professeur à l'École d'art appliqué de Vienne.