L'organisme La Biennale de Montréal annonce ce matin la programmation de BNLMTL 2014, la biennale d'art contemporain qui se déroulera dans la métropole du 21 octobre au 4 janvier prochain. L'événement accueillera une cinquantaine d'artistes d'art actuel, notamment la photographe québécoise Isabelle Hayeur et la star des projections extérieures Krzysztof Wodiczko, a appris La Presse.

Coproduit par le Musée d'art contemporain de Montréal (MACM), BNLMTL 2014 est conçue par quatre commissaires: Gregory Burke, Peggy Gale et les conservateurs du MACM Lesley Johnstone et Mark Lanctôt. L'événement est dirigé artistiquement depuis septembre par Sylvie Fortin, dotée d'une solide expérience tant au Québec qu'à l'étranger.

Parmi la cinquantaine d'artistes invités, 25 sont canadiens et 16, québécois. Les artistes étrangers proviennent de 22 pays. Vingt-trois oeuvres originales seront présentées dans les domaines du film, de la vidéo, de la sculpture, de la photo, de la peinture, de l'installation ou de la performance.

L'artiste émérite américain d'origine polonaise Krzystof Wodiczko, connu pour ses grandes projections publiques extérieures d'oeuvres à teneur politique et sociale, présentera un nouveau projet dans le Quartier des spectacles.

Ayant déjà travaillé avec Gregory Burke, l'artiste plasticien suisse Thomas Hirschhorn sera aussi présent avec une installation récente. Il avait déjà exposé des pièces au MACM en 2007. La New-Yorkaise Shirin Neshat présentera son plus récent film, tandis que les artistes américains Jillian Mayer et Andrea Bowers se pencheront sur les effets des réseaux sociaux.

Parmi les Québécois, citons la présence de la photographe Isabelle Hayeur, dont le projet sera coproduit par le Quartier des spectacles. L'artiste montréalais d'origine américaine Matthew Biederman, déjà présent à la Triennale québécoise en 2011 et à la BIAN 2012, sera également là, tout comme la Montréalaise d'origine indienne Hajra Waheed, dont on peut voir actuellement l'oeuvre A Short Film from Sea Change: Character 1: In the Rough au MACM, dans le cadre de l'exposition Collages, geste et fragments conçue par Lesley Johnstone.

Ayant exposé à la foire de New York en mars dernier, le protégé d'Art Mûr Nicolas Grenier et sa critique sociale aiguisée seront aussi de la partie. Dans la sphère engagée, les amateurs pourront retrouver le travail de la photographe et vidéaste montréalaise Emmanuelle Léonard, qui illustre souvent les tensions existant dans la société.

Également présent, l'artiste, anthropologue et professeur à l'UQAM David Tomas, qui s'intéresse lui aussi aux tensions, dans son cas entre les différentes formes d'art, mais en plus aux liens entre art et savoir. S'exprimant au moyen d'installations et de performances, le Montréalais Jean-François Prost - qui faisait partie de la Biennale 2002 - sera de retour, tandis que le peintre charlevoisien Étienne Tremblay-Tardif fera une première apparition.

L'avenir

Les artistes invités devaient initialement s'inspirer du thème L'avenir (Looking Forward) afin que l'événement d'art contemporain soit une sorte d'essai sur la prospective, une étude des modes de projection sur l'avenir. En un mot, l'art peut-il influer sur l'avenir? Mais le thème ne sera pas exclusif puisque la biennale se déclinera de façon plus large, notamment avec les questions environnementales, afin d'éviter une rigidité contre-productive. C'est ainsi que l'artiste suisse Ursula Biemann abordera le délicat sujet des sables bitumineux de l'Alberta dans une vidéo. L'économie sera aussi au centre de plusieurs oeuvres, notamment avec l'installation des artistes Richard Ibghy et Marilou Lemmens.

Comme l'exprime le thème de BNLMTL 2014, la Biennale de Montréal essaie elle aussi de se projeter dans l'avenir et de devenir un événement d'art contemporain incontournable parmi les grandes biennales du monde.

La programmation annoncée aujourd'hui, avec ses valeurs sûres et ses jeunes découvertes, marque un virage. Ne reste plus qu'à trouver une stratégie pour que le public suive en masse...