En mai 2013, Pauline Marois a annoncé un investissement de 750 000$ pour la restauration et la mise en valeur de la maison patrimoniale et de trois autres bâtiments appartenant à la famille Gilles Vigneault, à Natashquan. Or, la Fondation du patrimoine de Gilles Vigneault, mise sur pied dans ce but en juin 2003, ne touchera jamais cette subvention, nous apprend l'artiste.

«Quand est venu le moment de mettre les travaux en branle, le ministère de la Culture nous a dit: «Mais il faut que vous ayez mis 200 000$ de vos propres deniers dans la Fondation pour avoir la subvention.» On n'a pas ça. On a essayé de faire valoir qu'on avait ramassé environ 260 000$ en dons, mais ils ont dit que ça ne comptait pas. La subvention de 750 000$ aurait servi à faire les chèques à mesure que les comptes arrivaient. Moi, je n'aurais jamais touché une cenne là-dessus.»

En redonnant à la maison de monsieur Willie, son père, l'allure qu'elle avait quand le jeune Vigneault l'a quittée pour aller étudier à Rimouski, en 1942, il voulait en faire un musée qui témoignerait de l'art de vivre de Natashquan et donnerait aux touristes une raison supplémentaire de visiter ce village tout au bout de la route 138.

«Mais finalement, ç'aura été un désagrément, constate-t-il aujourd'hui. Tout ce que ça m'a valu, c'est des commentaires dans les médias et quelques lettres de bêtises de gens qui disaient: «Le gouvernement n'a pas d'argent pour les vieux, mais il vous en donne.» Le projet est mort.»