Après avoir accueilli l'exposition Saint-Pierre et le Vatican. L'héritage des papes en 2005, la crypte de la basilique Notre-Dame présentera, du 16 mai au 1er septembre, Les trésors de Napoléon, soit 350 objets de la collection Pierre Jean Chalençon.

Âgé de 43 ans, le collectionneur français Pierre-Jean Chalençon dit détenir la plus grande collection privée du monde d'objets liés à Napoléon Bonaparte, soit de 2000 à 3000 pièces. La première pièce qu'il a achetée, à l'âge de 17 ans, était une lettre de Napoléon annonçant sa victoire contre les Prussiens, à Iéna, en 1806.

Depuis quelques années, M. Chalençon fait voyager des pans de sa collection ou les prête à des institutions muséales. «J'essaie de diffuser Napoléon, je suis comme son attaché de presse», a-t-il dit, hier, lors d'une conférence de presse. Montréal est donc sur la route de cette diffusion avec la présentation de 350 pièces dans la crypte rénovée de la basilique.

L'exposition comprendra des peintures et des dessins de François Gérard, Pierre-Paul Prud'hon ou Jacques-Louis David, des sculptures d'Antonio Canova, Antoine-Denis Chaudet ou Jean-Antoine Houdon, des gravures, des meubles, des porcelaines et des tapisseries. Elle sera montée par le commissaire principal Bernard Chevalier, ex-directeur et conservateur du Château de Malmaison, autour de cinq thèmes: «Joséphine et le couronnement», «Marie-Louise et le roi de Rome», «Napoléon et sa famille», «Les arts dans la cour de Napoléon» et «Napoléon à l'île Sainte-Hélène».

Parmi les objets d'arts décoratifs exposés, citons un fauteuil commandé à François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter par le roi de Naples (Joseph Bonaparte) pour son palais en 1805, ou une théière de Charles Percier ayant appartenu à la reine Hortense. On verra aussi la chevalière en or orné d'un saphir que portait Napoléon Bonaparte le jour de son sacre, selon Pierre-Jean Chalençon, qui la portait à la main droite, hier.

Très attaché à sa collection, M. Chalençon prévoit la donner un jour plutôt que de la vendre. «À un musée ou à une institution, dit-il. Ce serait un déchirement de la voir se disperser. Je ne la verrais pas en France, mais plutôt au Canada ou aux États-Unis.»

Lieu d'exposition

L'exposition, qui sera payante, n'est pas présentée dans un musée. M. Chalençon a dit que «les salles de musée sont souvent aseptisées et sans vie, alors qu'ici [à la Basilique], il y a une âme». Il a révélé plus tard à La Presse avoir pressenti le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), mais que celui-ci avait «refusé» de présenter les pièces de sa collection, qu'il aurait pu combiner avec les oeuvres données au musée par Ben Weider. «Ils ne m'ont pas pris au sérieux, dit-il. J'ai trouvé ça très triste, vu mon amitié avec Ben Weider.»

Jointe par La Presse, la directrice générale du MBAM, Nathalie Bondil, a dit ne pas présenter de collections privées, «même intéressantes», mais «des expositions d'envergure académique plus internationales». Elle a ajouté être «très heureuse» qu'on parle de Napoléon à Montréal, d'autant plus que le musée a un «projet en route» sur le thème napoléonien «avec des partenaires internationaux».

Dans l'intervalle, Pierre-Jean Chalençon est très heureux de présenter à Montréal, une ville qu'il adore, des objets de son idole de toujours. «Cette exposition est une sorte de machine à remonter le temps, dit-il. Vous vous sentirez comme au palais des Tuileries. Et c'est une expo ludique pour les gens de 7 à 77 ans...»