Art souterrain, le festival hivernal montréalais de l'art contemporain organisé le long d'un parcours souterrain de 7km, revient du 1er au 16 mars avec la présentation de 123 oeuvres créées sur le thème de l'enracinement.

«Cette année, on amorce une transition», lâche le commissaire principal et directeur général d'Art souterrain, Frédéric Loury. Si la sixième mouture du festival commencera comme d'habitude à la Nuit blanche - avec une performance à la Place Bonaventure -, elle présentera moins d'artistes que l'an dernier, mais autant d'oeuvres (123 oeuvres pour 93 artistes).

«Cela permettra aux artistes d'avoir un meilleur cachet et d'exposer plusieurs de leurs oeuvres, dit Frédéric Loury. Le festival devient la présentation d'une multitude d'expositions. C'est un gros défi, car nos espaces ne sont pas des cubes blancs.»

La thématique de cette année est l'enracinement, un choix générateur d'idées qui colle à la réalité montréalaise et canadienne. «L'enracinement est relié à l'identité des individus, dit Frédéric Loury. C'est un concept qui a beaucoup évolué avec les grandes vagues d'immigration. Montréal est devenu une vraie cité de communautés vivant ensemble et se mêlant dans une identité québécoise commune. C'est un très beau modèle, même si le projet de Charte des valeurs a provoqué quelques petits dérapages!»

Ce choix découle aussi «de la dissolution de certaines communautés, comme les Amérindiens dont la mémoire s'effrite», dit-il. Frédéric Loury a fait appel à l'artiste et commissaire québécoise et autochtone Nadia Myre pour sélectionner sept artistes autochtones de partout au Canada. Leurs oeuvres seront exposées Place Ville-Marie, dans un lieu rebaptisé Espace autochtone.

Artistes de l'étranger

Sinon, le parcours est le même que l'an dernier, soit 15 espaces souterrains de 15 édifices du centre-ville. Il y aura par contre plus d'oeuvres de grande envergure, soit 15. Des artistes ont proposé des oeuvres uniques, notamment Simon Bilodeau qui exposera au Complexe Desjardins, Lalie Douglas à la Cité internationale, Mathieu Valade au Centre de commerce mondial, Kelly Andres à la Place des Arts, Imad Mansour au Centre Eaton, tandis que Patrick Beaulieu présentera ses installations au rez-de-chaussée de l'édifice Québecor et à la Gare centrale.

Un quart des artistes proviendront de l'étranger, grâce à la collaboration de plusieurs consulats: il y aura ainsi cinq artistes français, deux du Venezuela, un de l'Irak, un des Pays-Bas et trois artistes israéliens choisis par la commissaire Carmit Blumensohn, qui exposeront au Complexe Les Ailes.

Le festival propose toujours une ribambelle d'activités les vendredis, samedis et dimanches. Parmi les activités gratuites, signalons le Déclic (un photographe immortalisant des visiteurs à côté des oeuvres), Cadavres exquis (composition d'une oeuvre murale par le public) ou l'Atelier portfolio avec la commissaire Nadège Forget qui analysera devant auditoire cinq portfolios d'artistes.

Chasse au trésor

Le Passeport pour l'art revient le samedi 15 mars à 20 h avec sa chasse au trésor autour des oeuvres (pour 14 $) et des prix aux gagnants.

Il y aura aussi quatre types de visites guidées: trois gratuites et une payante - l'Apéro Art -, qui permettra, les soirs de semaine, de découvrir les oeuvres et de prendre ensuite un verre avec les artistes. Il faut réserver sur le site www.artsouterrain.com ou par l'application iPhone «art souterrain».

Art souterrain collabore avec 17 partenaires culturels cette année. «Dans les années à venir, on essaiera de tisser des liens avec des organismes culturels des autres régions du Québec afin d'inciter les amateurs à sortir de Montréal, dit Frédéric Loury. La Manif d'art de Québec est le premier organisme hors Montréal à participer cette année.»

Art souterrain en chiffres

> 6e mouture

> 7 km de parcours

> 15 édifices participants

> 17 partenaires culturels

> 35 bénévoles, qui montent la programmation pendant sept mois.

> 93 artistes

> 123 oeuvres

> 300 bénévoles, qui organisent le festival pendant trois semaines.