L'Équipe intégrée des enquêtes en oeuvres d'art de la Sûreté du Québec a réalisé le plus gros coup de son histoire: elle a retrouvé un artéfact de l'Antiquité d'une valeur de 1,2 million de dollars volé au Musée des beaux-arts de Montréal.

Ce fragment de bas-relief perse datant du 5e siècle avant Jésus-Christ a été volé le 3 septembre 2011, en plein jour pendant les heures normales d'ouverture du musée montréalais.

«Grâce des informations fournies par le public», l'artéfact d'une grande valeur a été retrouvé dans un logement d'Edmonton, a indiqué le capitaine Richard Gauthier de la SQ, ce jeudi, en conférence de presse. Un homme de 33 ans d'Edmonton a été arrêté et sera accusé de recel.

Ce n'est pas l'auteur du vol, selon la SQ. Cet homme ne connaissait pas la valeur de l'oeuvre, révèle l'enquête. Il a payé un prix «ridicule», pas plus de quelques centaines de dollars, a expliqué le capitaine Gauthier.

Un autre artéfact a été volé à la même période au MBAM. La police soupçonne qu'ils ont été volés par la même personne. L'une de ces caméras de surveillance du musée a capté l'image d'un individu de race blanche, mesurant environ 5 pieds et 7 pouces, transportant un sac en bandoulière.

Le second artéfact est une tête d'homme en marbre datant de l'Empire romain. La police demande l'aide du public pour la retrouver. Quiconque détient de l'information à ce sujet peut contacter les policiers de manière confidentielle au 1-800-659-4264.

À la suite de ces vols, le musée a évalué ses mesures de sécurité et a conclu qu'elles étaient adéquates. Les oeuvres dérobées n'étaient pas protégées par des vitrines, mais elles étaient ancrées à un socle.

«Il y a eu très peu de vol au musée. Le dernier remontait à 1972, indique la directrice de la Fondation du MBAM, Danielle Champagne. Honnêtement, on considère que notre système de sécurité est adéquat.»

À la lumière des résultats de l'enquête, Mme Champagne conclut que le voleur ne connaissait vraiment pas la valeur des oeuvres.

Ces deux oeuvres ont été volées en raison de leur taille, ajoute l'archéologue John M. Fossey. «Elles se mettent bien dans un sac», explique-t-il.

En 1972, plus d'une cinquantaine d'oeuvres ont disparu lors d'un vol spectaculaire au même musée, dont des oeuvres de Rubens, Rembrandt et Delacroix.  Ces oeuvres n'ont jamais été retrouvées.