Trois musées d'Amsterdam, dont le célèbre Rijksmuseum, se sont associés pour rassembler une trentaine de tableaux géants de l'Âge d'Or de la peinture néerlandaise, «camarades de classe» de la célèbre Ronde de nuit de Rembrandt, ont-ils annoncé mercredi.

«Il s'agit des plus grands portraits de groupe du XVIIe siècle, des tableaux littéralement géants», a assuré à l'AFP Paul Spies, directeur de l'Amsterdam Museum, en marge d'une conférence de presse.

Dans le cadre de leur collaboration, le Rijksmuseum et l'Amsterdam Museum fourniront les oeuvres tandis que l'Hermitage mettra une salle à disposition dans son bâtiment, lui aussi du XVIIe siècle, pour l'exposition d'une trentaine de tableaux.

«Certains tableaux font près de huit mètres de large», a souligné la directrice de l'Hermitage, Cathelijne Broers: «une énorme salle était nécessaire et nous en avions une à disposition».

Les tableaux représentent des guildes, des milices citoyennes et des dirigeants locaux du XVIIe siècle néerlandais, lorsqu'il était de bon ton pour ces fortunés Néerlandais de s'offrir un portrait de groupe géant par un maître, tel Rembrandt (1606-1669).

Installés dans les maisons des guildes, ou dans des hôtels de ville, les tableaux devaient impressionner les visiteurs.

Les Pays-Bas dominaient le commerce mondial à l'époque et la richesse du pays permettait aux nouveaux bourgeois de commander de nombreux tableaux, portraits ou paysages, et se démarquer des thèmes religieux qui ont dominé la Renaissance italienne.

Les trois musées ont d'ailleurs qualifié les oeuvres de «camarades de classe de la Ronde de nuit» pour leur ressemblance avec le célèbre tableau, peint en 1642 par Rembrandt, exposé au Rijksmuseum.

Le maître néerlandais sera représenté dans l'exposition permanente via un fragment de La leçon d'anatomie du Dr. Jan Deijman. Nicolaes Eliasz et Adriaen Backer figurent parmi les autres peintres qui seront exposés, même si, de l'aveu des musées, la liste n'a pas encore été définitivement arrêtée.

«Le déplacement de telles oeuvres est un vrai défi logistique, il faudra faire rentrer les tableaux dans le bâtiment via des trous que nous ferons dans le toit», assure M. Spies: «C'est sûr, ils ne rentreront pas par la porte!»

Les trois musées prévoient l'ouverture de l'exposition permanente vers la fin novembre.