«Mandela me donne envie d'être un homme meilleur», a dit Barack Obama lors de la cérémonie d'hommage au premier président noir de l'Afrique du Sud. S'il a inspiré le président américain et nombre de personnes engagées et humanitaires, le libérateur de l'Afrique du Sud revit ces jours-ci à travers plusieurs manifestations artistiques.

Montréal n'est pas en reste. Présentée à l'hôtel de ville, dans le cadre du Mois de l'histoire des Noirs, l'exposition Un long chemin vers la liberté est un parcours photographique qui retrace la lutte de Madiba et celle de l'Afrique du Sud.

Spécialiste des mouvements des droits civiques, le journaliste Steve Smith a conçu ce parcours en 11 tableaux qui rappelle l'histoire de la lutte anti-apartheid, avec entre autres des clichés du jeune militant Mandela, de Steve Biko, des déplacés de Sophiatown et du massacre de Sharpeville. Dans un second temps, cette exposition conçue par le galeriste Guy Mashagalusa regroupe des oeuvres picturales de l'artiste congolais Julien Trésor Kandolo.

À pareille date l'année dernière, Steve Smith dévoilait dans le cadre du Mois de l'histoire des Noirs une expo sur Martin Luther King. Il a conçu celle sur Mandela plusieurs mois avant la disparition de celui-ci.

Bien avant sa mort, Mandela a été la muse de plusieurs musiciens (Bono, Paul Simon, Sting), poètes, cinéastes, photographes... Et presque deux mois après, son image iconique se dédouble comme des sérigraphies de Warhol.

Que pense Steve Smith de cette multiplication des hommages visuels à «l'icône» Mandela, un peu partout sur la planète? «C'est bien, puisque ça suscite l'intérêt des gens pour son oeuvre. Par contre, ça rend Mandela plus grand que nature et moins "réel". Je pense qu'il faut se recentrer sur les faits historiques», tempère le journaliste, qui estime qu'on a peut-être volontairement occulté la sympathie de Mandela pour le mouvement communiste et exagéré le rôle du Canada dans le mouvement de libération de l'Afrique du Sud.

Steve Smith a travaillé de concert avec la Fondation Mandela, le Musée de l'apartheid de Johannesburg et la Bailey's History Archive d'Afrique du Sud pour reconstituer cette narration photographique et explicative des origines de l'apartheid jusqu'à sa mise à mort.

«J'espère que les gens retiendront de cette exposition l'idéal de réconciliation de Mandela.»

Jusqu'au 20 février 2014 à l'hôtel de ville de Montréal.

Du 4 avril au 4 mai à l'Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts.