Un collectionneur britannique pourrait perdre une toile payée à fort prix parce qu'un comité français a déterminé qu'il ne s'agissait pas d'une oeuvre authentique de Marc Chagall.

Le collectionneur Martin Lang s'est dit frustré, lundi, par la décision du comité de brûler la toile, mais dit tout de même espérer pouvoir retrouver son bien.

L'homme d'affaires avait acheté une aquarelle représentant une femme nue pour 100 000 livres (181 000 $) en 1992, croyant qu'il s'agissait d'un authentique Chagall datant de 1909 ou 1910. Le fils du collectionneur avait récemment demandé à des experts d'une émission de la BBC portant sur la contrefaçon de l'aider à authentifier l'oeuvre.

Lorsque la toile a été envoyée au Comité Chagall, à Paris, le groupe dirigé par les petits-enfants de l'artiste originaire de Russie a déterminé qu'il s'agissait d'un faux et qu'il devrait être détruit conformément à la loi française.

M. Lang a indiqué qu'il ne comprenait pas pourquoi le comité avait pris une décision aussi draconienne concernant un bien lui appartenant. L'homme de 63 ans a ajouté que cette façon de faire pourrait dissuader des gens honnêtes de faire vérifier leurs oeuvres d'art.

Le Comité Chagall a refusé de discuter de ce cas, lundi.

L'animatrice de l'émission de la BBC Fake or Fortune, Fiona Bruce, a précisé que M. Lang n'avait jamais été mis au courant que le comité pourrait brûler la toile s'il jugeait qu'il s'agit d'un faux.

Un avocat spécialisé qui oeuvre auprès des collectionneurs d'art, Pierre Valentin, a cependant indiqué que la plupart des comités jugeant des oeuvres d'art demandent aux propriétaires de signer un contrat acceptant que leur bien soit détruit s'il s'agit d'un faux.

«Certains contrats sont plus explicites que d'autres. Je n'ai pas vu celui dont il est question ici, mais le paragraphe qui m'a été lu n'était pas du tout explicite, a déclaré M. Valentin. C'est très vilain. Ça devrait toujours être très clair.»

L'histoire suggère que M. Lang n'a que très peu de chances de revoir sa toile.

Deux propriétaires d'oeuvres d'art reconnues par le Comité Miro, de Paris, comme étant de faux tableaux de Joan Miro ont intenté une poursuite lorsque leurs toiles ont été détruites, mais ils ont tous les deux perdu, a rappelé M. Valentin.

Marc Chagall, qui est décédé en 1985, a été l'un des peintres modernes les plus influents et ses oeuvres se vendent généralement pour des millions de dollars.