Plus de 200 peintures, gravures et dessins du peintre moderniste brésilien Candido Portinari (1903-1962) ont été donnés lundi au Musée national des Beaux-Arts de Rio de Janeiro (MNBA) qui dispose maintenant de la plus grande collection de l'artiste : 243 oeuvres.

«Nous voulions que ces oeuvres de Portinari soient visibles pour le grand public. Plus de 95% de ses oeuvres se trouvent chez des particuliers», a déclaré Joao Portinari, 75 ans, fils de l'artiste, au cours d'une cérémonie au MNBA de Rio qui fête ce lundi ses 77 ans.

Les 205 oeuvres ont été cédées au Musée par l'agence de financement d'études et de projets (Finep) dans le cadre de la politique gouvernementale qui encourage les grandes entreprises publiques à livrer leurs collections aux Musées, a expliqué la ministre de la Culture, Marta Suplicy, rappelant l'importance des Musées pour le tourisme au Brésil qui accueille cette année la Coupe du Monde de football.

Mais le Brésil «ne se résume pas au foot et aux plages» et «Portinari a su comme personne capter l'identité brésilienne», a ajouté Mme Suplicy.

Joao Portinari, fondateur et directeur du Projet Portinari destiné à préserver et à diffuser l'oeuvre de son père, a confié à l'AFP à l'issue de la cérémonie qu'il avait été obligé de céder ces 205 oeuvres à la Finep qui soutenait le projet pour que celui-ci «survive» au long des 35 dernières années.

«Ce sont des oeuvres que mon père ne voulait pas vendre et qu'il m'a léguées, mais j'ai dû m'en défaire dans les années 1990 pour que le projet Portinari survive. Je suis content car l'histoire a une fin heureuse», a-t-il déclaré.

Le prix des 205 oeuvres réalisées entre les années 1920 et 1950 et considérées comme «l'atelier de Portinari» - 140 dessins, 22 peintures, 42 ébauches et une gravure - n'a pas été révélé.

Elles réunissent des études et des esquisses d'oeuvres importantes comme les monumentales fresques «Guerre et Paix», peintes entre 1952 et 1956 et installées au siège de l'ONU, à New York. Elles ont été récemment restaurées et exposées au Brésil et seront présentées au Grand Palais à Paris à partir du 6 mai 2014, a précisé Joao Portinari.

Le MNBA de Rio possédait déjà notamment dans sa collection Portinari la célèbre toile «Café» (1935) et celle de la «Première messe au Brésil» (1948) achetée l'an dernier par l'Institut brésilien des musées (Ibram) au prix de cinq millions de reais (1,6 million d'euros).

«Le prix de cette grande toile (271x501 cm) est un prix pour le musée, bien inférieur au prix réel sur le marché, mais cela donne une idée de la valeur des oeuvres de Portinari», a déclaré à l'AFP l'attaché de presse du MNBA, Nelson Moreira Junior.