Un musée présentant une riche collection d'oeufs de Fabergé a été inauguré mardi dans l'ancienne capitale impériale, Saint-Pétersbourg, par l'oligarque Viktor Vekselberg, qui a réuni la collection, dispersée à l'étranger après la Révolution bolchevique.

Neuf oeufs du célèbre joaillier russe Pierre-Karl Fabergé (1846-1920), qui a travaillé pour la cour impériale à Saint-Pétersbourg, sont exposés dans le nouveau musée, situé en plein centre-ville, dans le palais Chouvalov.

Ils ont été rachetés en 2004 par le milliardaire russe Viktor Vekselberg à des héritiers du magnat américain Malcom Forbes (1919-1990), qui avait rassemblé la collection.

De nombreux oeufs de Fabergé ont en effet été vendus à l'étranger par les bolcheviques ou bien emportés avec eux par des proches de la famille impériale, les Romanov, ayant fui la Russie après la Révolution.

«L'inauguration de ce musée est un grand événement pour toute la Russie. Maintenant, on a la chance de pouvoir voir cette belle et précieuse collection à Saint-Pétersbourg», a dit Vladimir Medinski, le ministre de la Culture, qui a participé à la cérémonie d'inauguration.

«Nous avons lancé ce projet il y a près de 10 ans et nous sommes heureux de vous présenter le résultat», a ajouté Viktor Vekselberg.

La collection contient notamment l'oeuf offert par le dernier tsar Nicolas II à sa mère Maria Fiodorovna, orné de son portrait et de celui du prince Alexis.

Un oeuf réalisé un an après le couronnement du tsar en mémoire de cet événement est également exposé dans le musée. Ce dernier cache à l'intérieur une surprise: un petit carrosse en or.

Le joaillier Fabergé a réalisé une cinquantaine d'oeufs pour la famille impériale russe, une tradition inaugurée en 1885 par le tsar Alexandre III qui avait offert à son épouse, la tsarine Maria Fedorovna, un premier oeuf richement décoré de pierres précieuses pour Pâques. Les oeufs contenaient chaque fois une surprise, un cadeau.

Selon des experts, la collection présentée à Saint-Pétersbourg est l'une des plus riches au monde.

Le musée, qui sera ouvert au public en décembre, présente en tout plus de 4000 objets d'art russe, dont les oeuvres de Fabergé.

Selon M. Vekselberg, les collaborateurs de sa fondation ont durant une dizaine d'années activement recherché, acheté et ramené en Russie les oeuvres d'art concernées.