Duo formé d'Yvon Cozic et Monic Brassard, COZIC expose à la maison de la culture Maisonneuve ses créations ludiques élaborées dans le cadre du Projet Code Couronne et issues d'un alphabet de couleurs et de sons qui signe leurs interventions depuis 2006. Mais la couronne va bientôt choir...

«On voulait écrire», dit Yvon Cozic, rencontré à la maison de la culture Maisonneuve. Quand on baigne dans les arts visuels, vouloir écrire peut surprendre. Mais COZIC cherchait une signature et l'a trouvée.

Le duo a ainsi créé un code en recyclant des graphiques reliés au rendement de gisements miniers! Ils ont trié, réarrangé et classé 26 graphiques miniers pour en extraire les 26 lettres de l'alphabet, chaque lettre étant exprimée par un cercle contenant une association particulière de couleurs.

Le bicéphale duo a ensuite utilisé ces arrangements pour créer des sculptures, des dessins, un miroir, une boule, des pyramides et des peintures qui utilisent ce code. COZIC expose les nouvelles oeuvres de son Projet Code Couronne dans une tournée de maisons de la culture montréalaises, en collaboration avec le centre d'artistes Circa.

Esthétiquement belles, ces oeuvres se lient les unes aux autres pour exprimer une narration. L'oeuvre Je, par exemple, constituée d'un miroir, côtoie l'oeuvre en bois, vinyle et acrylique Cri (une évocation du Cri de Munch), puis vient la sculpture Au secours. «Je-Cri-Au secours: une littérature se crée», dit Monic Brassard.

Expression du code

Mais COZIC est allé au-delà de l'expression plastique du Code Couronne. Il a demandé au poète Jean-Paul Daoust d'écrire des poèmes qui allaient servir de base d'expression du code. L'auteur des Cendres bleues a composé des haïkus qui ont été traduits avec le code pour devenir des associations de cercles de couleurs. Puis, des phrases musicales sont nées grâce au compositeur Claude Frascadore qui a associé les cercles à des notes qui ont abouti à des harmonies.

La Presse a assisté récemment aux répétitions de la performance musicale et poétique de Code Couronne en synesthésie avec le pianiste Mickaël Lipari-Mayer. L'interprétation est une musique contemporaine qui permet d'entendre ce que l'on voit et de voir ce qu'on entend.

On peut voir des extraits de la première performance de 2012 (avec le pianiste Jonathan Nemtanu) dans la salle d'exposition ou sur le site codecouronne.org. À force de l'écouter, on finit par repérer chacune des lettres en entendant les mêmes sons, au piano ou par la voix de Jean-Paul Daoust lisant ses haïkus.

«C'est la perception d'une même chose par plusieurs sens: on appelle ça une synesthésie», dit Yvon Cozic.

Concert

Pour ceux qui veulent vivre l'expérience en direct, le prochain concert sera donné le 23 janvier, à 19h, à la maison de la culture Marie-Uguay. COZIC expose en effet jusqu'au 24 novembre à la maison de la culture Maisonneuve, puis migrera à Marie-Uguay le 23 janvier, avant de terminer sa route à la galerie d'art Stewart Hall de Pointe-Claire du 29 novembre 2014 au 11 janvier 2015.

Le duo prévoit célébrer son art avec un grand rassemblement public dans la nature et dans son atelier de Sainte-Anne-de-la-Rochelle, près de Granby, les 23 et 24 août prochains.

«On va investir notre terrain et l'atelier, faire des inscriptions dans la nature, et les gens pourront pique-niquer, dit Monic Brassard. Ce sera une fête pour le milieu, le public et les artistes. Il y aura des poètes, des performances, le tout de façon spontanée.»

Après cette tournée et cet événement, COZIC passera à autre chose. Exit le Projet Code Couronne.

«C'est inévitable, dit Yvon Cozic. Cette intrusion dans la musique pourrait nous amener vers l'opéra, car si le Code Couronne se code musicalement, il pourrait se coder chorégraphiquement. Mais bon, dans la création, le moment le plus intéressant, c'est quand tu décides d'arrêter. Ce ne sera pas un arrêt brusque, mais on va doucement passer à autre chose.»

Il est donc temps d'aller décoder COZIC...

______________________________________________________________________________

Le Projet Code Couronne de COZIC; À la maison de la culture Maisonneuve jusqu'au 24 novembre