Trois moulins d'art, des oeuvres d'art public de trois artistes montréalais, Sonia Stoeva, Dimo Ivanov et Jean-Pierre Lacroix, ont été inaugurés sur le trottoir de la rue Parthenais, dans le quartier des Faubourgs, une initiative de la Société d'investissement de Sainte-Marie.

Les trois oeuvres sont constituées du même support, un présentoir (moulin d'art) comprenant six rouleaux ressemblant aux rouleaux de prière tibétains tournant avec un mouvement de la main. Créés et installés par Le Cabinet, espace de production photographique, les rouleaux sont «habillés» de photographies prises par ces artistes choisis à la suite d'un concours. Leurs oeuvres resteront sur place durant deux ans avant que d'autres artistes prennent le relais.

Placé devant l'École secondaire Pierre-Dupuy, le premier moulin d'art a été réalisé par le photographe local Jean-Pierre Lacroix. Il comprend, sur chacun des rouleaux, une image du quartier des Faubourgs: les citernes de mélasse aujourd'hui disparues, deux jeunes garçons qui jouent au hockey dans la rue, une façade de l'édifice Grover, les oriflammes du Chat des artistes ou encore un détail d'un temple bouddhiste vietnamien du coin.

«Mon studio, c'est la rue, dit Jean-Pierre Lacroix. Je suis heureux que mes photos s'y retrouvent.»

Constitué de Sonia Stoeva et de Dimo Ivanov, le duo d'artistes d'origine bulgare IvanovStoeva étudie la manière dont la réalité extérieure apparaît à l'humain. Ayant choisi d'explorer la créativité de la rue Parthenais, le duo a créé les deux autres moulins d'art placés à l'angle de la rue Ontario.

Le premier moulin, Ville en lumière, est consacré au pont Jacques-Cartier et au mont Royal avec six photographies qui reprennent les diagonales caractéristiques du pont et les contours de la montagne. L'autre oeuvre, Moulin à mélasse, expose des détails architecturaux des Faubourgs avec une «construction de lumières en plusieurs couleurs qui symbolisent les étapes de développement, notamment artistique, de ce quartier», a expliqué Sonia Stoeva, âgée de 30 ans.

«Je suis arrivé au Québec alors que j'avais 11 ans, ajoute Dimo Ivanov, 29 ans. Je n'aurais jamais imaginé qu'un jour, je ferais de l'art public et qu'il serait placé tout près de l'école où j'ai appris le français.»

Installé dans l'édifice Grover depuis trois ans, le duo IvanovStoeva présentera ses dernières créations (installation et vidéo) à partir du 18 octobre à la galerie Art Sutton, en Estrie.