Le musée du Prado de Madrid consacre cet automne une exposition aux dernières années de la vie de Diego Velazquez dans l'entourage du roi d'Espagne Philippe IV, avec une galerie de portraits dont certains seront achevés, après sa mort en 1660, par ses disciples.

Personnage central de l'oeuvre maîtresse de Velazquez, Les Menines, exposée dans une autre salle du Prado, l'infante Marguerite, l'une des filles de Philippe IV, apparaît sur plusieurs tableaux vêtue de ses somptueuses robes de soie rouge, verte, bleue ou blanche.

«Jusqu'à son retour en Espagne en 1651 (de retour de Rome), Velazquez avait été un portraitiste essentiellement d'hommes et d'hommes adultes, à quelques exceptions près. Au cours des dix dernières années de sa carrière, il a été un portraitiste majoritairement de femmes et souvent d'enfants», explique Javier Portus, le commissaire de l'exposition.

«La couleur chez Velazquez à cette époque couvre une gamme plus ample, plus variée, avec une texture plus riche. Il s'agit de l'époque, du point de vue de l'écriture et de la couleur, la plus sensuelle de toute la carrière du peintre», ajoute le commissaire.

Philippe IV lui-même, sa seconde épouse Marianne d'Autriche ou l'infante Marie-Thérèse ont aussi inspiré le maître sévillan, dont le travail de portraitiste côtoie dans cette exposition celui de ses disciples, son gendre Juan Bautista Martinez del Mazo et Juan Carreño.

Une trentaine d'oeuvres couvrant la période de 1650 à 1680 seront ainsi exposées du 8 octobre jusqu'au 9 février.

Parmi elles un tableau baptisé Les Menines, peint en 1660, quatre ans après le chef d'oeuvre de Velazquez, et signé de son gendre. Certains experts affirment cependant qu'il a été peint par Velazquez lui-même et qu'il s'agit d'une esquisse de l'oeuvre emblématique du maître.

L'exposition montre aussi deux portraits de l'infante Marguerite vêtue d'une robe rose, sur fond de riches tentures drapées, datant de 1663 et signés eux aussi de Juan Bautista Martinez del Mazo.