Une expo-vente d'art shona du Zimbabwe est organisée cette semaine au parc Centennial, au bord du Saint-Laurent, à Beaconsfield, où une trentaine d'artistes exposent 150 sculptures de pierre. Simon Chidharara, actuellement en résidence artistique au Canada, est de ceux-là.

L'exposition est organisée par Fran Fearnley, conservatrice et directrice de la galerie ZimArt située près de Peterborough, en Ontario. Toutes les sculptures ont été créées au Zimbabwe et apportées au Canada par bateau. Ce sont des oeuvres d'art shona, la seule ethnie de ce pays d'Afrique australe à s'être dotée d'une expertise en sculpture de pierre. Le mot "shona" veut d'ailleurs dire «maison de pierre».

Éveillé dès l'âge de 11 ans à la sculpture par son frère Kenneth, Simon Chidharara crée deux oeuvres sur place cette semaine et a apporté une trentaine de sculptures réalisées ces derniers mois au Zimbabwe, dans la région du Nyanga, près du Mozambique. Il sculpte dans de la pierre locale comme de la serpentinite, de la dolomite, du " leopard rock " ou du springstone, une roche sombre, dense et très dure, donc très appréciée des sculpteurs zimbabwéens.

Simon Chidharara crée de petites sculptures, mais aussi quelques grandes comme Musical Inspiration, une magnifique sculpture contemporaine représentant une guitare, de fines lamelles de dolomite figurant le son de l'instrument.

«Je m'inspire de la vie de tous les jours, de la nature et des animaux, dit l'artiste de 33 ans. Et je fais aussi beaucoup de portraits, de femmes notamment, car elles symbolisent la vie. La femme est très importante en Afrique, pour la famille surtout. Elle travaille très fort.»

Il a créé une sculpture d'une jeune fille la tête en bas pour souligner le bonheur de vivre, une oeuvre magnifique intitulée Joyful Moment et réalisée en springstone. Les vêtements de la jeune fille ont été sculptés dans la même roche, l'artiste parvenant à rendre une texture qui ressemble à du tissu.

Parmi les oeuvres exposées, il y a d'autres sculptures de femmes, celles de Misiati Kagore et d'autres plus contemporaines, comme celles de Walter Mariga, Sylvester Samanyanga et Tonderay Sowa. La sculpture d'un homme et d'une femme collés par le visage, avec un enfant entre eux et intitulée Our Family est très remarquable. Elle a été créée par Lisborne Mashaya, en springstone. Encore une fois, la texture des cheveux et des vêtements est magnifiquement bien réalisée.

David Sibanda réalise aussi des sculptures de personnages en utilisant du bois fossilisé pour créer les mains et les têtes, le springstone sculpté formant le reste du corps. Non loin de celle-ci, on note une superbe et imposante liseuse, Love of Learning, sculptée par Patrick Sephani.

À l'enchère

Quelques oeuvres shona ont été sélectionnées pour être vendues par enchère silencieuse d'ici à dimanche, 15h, à Beaconsfield. Les fonds sont recueillis pour achever la construction d'une école primaire à Maori, dans une zone rurale du Zimbabwe.