Consommé au rythme de 15 000 tasses à la seconde, le thé est la boisson la plus consommée au monde après l'eau. Son histoire millénaire est aussi riche que la variété de ses saveurs, et c'est ce que raconte le musée Pointe-à-Callière dans une nouvelle exposition.

Présentée conjointement avec le Musée des arts asiatiques Guimet de Paris, l'exposition Les routes du thé retrace tous les chemins parcourus par cette feuille aromatique depuis sa découverte en Chine. Un tracé qui met en valeur 200 objets liés à sa consommation, qui a grandement varié au cours des siècles, mais qui a rapidement été associée à un rituel très précis chez plusieurs peuples.

Aucune culture au monde, écrit le directeur du musée Guimet dans le catalogue de l'expo, Olivier Bernon, «n'a autant que celle du thé, ni depuis si longtemps, façonné les paysages; aucun commerce n'a, autant que celui du thé, ni depuis si longtemps, déterminé les routes marchandes; aucun produit consommé de quelque nature que ce soit, n'a autant que le thé, ni depuis si longtemps déterminé des comportements sociaux, des rituels ou des arts».

Les routes terrestre, maritime et spirituelle viennent rythmer l'exposition, qui tient en une seule salle et qui n'est pas trop chargée d'information. Le parcours est divisé entre les trois grandes manières d'apprêter le thé au cours de l'histoire: le thé bouilli, le thé battu et le thé infusé.

Associés à chaque partie, des objets aux noms évocateurs, bols japonais en raku, verseuses, samovars, gobelets de grès, théières de porcelaine, fouets de bambou, même une théière-mémoire yixing. Une chose saute aux yeux: quelle que soit l'époque ou l'origine, les artefacts se distinguent par leur design épuré et leurs motifs recherchés, que les couleurs soient de terre - gris, beige - ou plus joyeuses - rose, bleu cobalt.

«C'est une expo à voir pour la beauté des objets et la qualité de leur conservation. Il y en a des très rares ou uniques, dont certains remontent au IIe siècle», explique Élisabeth Côté, chargée de projet de l'exposition. C'est aussi un voyage dans le temps et l'espoir, ajoute-t-elle, en hommage à une boisson qui est un peu comme «la rencontre de l'éphémère et de l'éternité».

Une partie canadienne a aussi été élaborée par le musée Pointe-à-Callière, qui a même ressorti un service de thé calciné trouvé lors de fouilles il y a deux ans, vestige de l'incendie du parlement du Canada-Uni, en avril 1849.

Recettes en prime

L'exposition se termine avec un tout simple et amusant volet interactif. On peut d'abord humer toute une variété de thés - fumé, à la rose, vert, blanc -, et un dernier îlot fournit les recettes pour faire plusieurs sortes d'infusions: chai, britannique, japonais, chinois et du Sahara. Avec suggestions d'accompagnement en prime, qui ne donnent qu'une envie: se rendre au salon de thé le plus proche.

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Les routes du thé, au musée Pointe-à-Callière jusqu'au 29 septembre 2013.