Dans la plupart des musées, une pièce datant de 1972 peut être considérée comme toute jeune. Dans Une histoire de jeux vidéo, nouvelle exposition du Musée de la civilisation, à Québec, c'est une antiquité. Et elle fonctionne!

Pendant près d'un an, jusqu'au 16 mars 2014, le Musée de la civilisation permettra à ses visiteurs d'expérimenter 80 jeux vidéo des 40 dernières années. Presque tous seront présentés sur leur console et avec les manettes d'origine.

De l'Atari 2600 à la Wii U, en passant par le Commodore 64 et le premier Nintendo, pour ne nommer qu'eux, la gamme de consoles est complète. Certaines n'ont même à peu près jamais été vues en Amérique du Nord. La collection de jeux est elle aussi constituée de classiques comme Pong, Super Mario Bros., Mega Man, Prince of Persia (l'original), Final Fantasy ou Grand Theft Auto III.

Une histoire de jeux est une version adaptée de l'exposition Game Story, qui a été présentée pendant environ deux mois au Grand Palais de Paris, à la fin de 2011.

C'est MO5.com, association française de collectionneurs de jeux vidéo, qui fournit la très grande majorité des consoles, ordinateurs, jeux et autres artéfacts qui sont ainsi rendus accessibles au public.

«Il y a deux aspects très rarement vus dans cette exposition, explique Philippe Dubois, président de MO5.com. D'abord, elle est massivement jouable. Ensuite, on joue sur les vraies consoles, pas sur des émulateurs. C'est unique au monde.»

C'est d'ailleurs la mission de l'organisme. «Nous avons pris le parti de donner aux gens l'accès aux vraies machines, tant que nous le pourrons.»

Sur 80 jeux, il n'y a que 2 exceptions. La première est justement la plus vieille pièce de l'exposition, un jeu de Pong aux allures de table cocktail. La seconde est Les Schtroumpfs au château de Gargamel, jeu publié en 1982 pour la console ColecoVision.

«On ne peut y jouer sur les consoles originales parce qu'elles brisent tout le temps, explique M. Dubois. On casserait toutes les ColecoVision du monde à essayer de le faire. Ça tourne donc sur un émulateur, mais avec la manette originale.»

Le parcours a été divisé chronologiquement en sept zones. On y couvre d'abord les premières consoles, puis les arrivées de la couleur, du dessin, du pixel art, de la 3D et de la haute définition.

On boucle en quelque sorte la boucle en fin de parcours avec quelques jeux sur des plateformes mobiles, notamment l'iPad, «des dispositifs ultramodernes sur lesquels on joue de façon rétro», selon M. Dubois.

Aucune limite de temps stricte ne sera imposée aux joueurs. Un employé du musée s'assurera néanmoins qu'il n'y ait pas d'abus et que tous les visiteurs puissent mettre les mains sur une manette.

En plus des stations jouables, les visiteurs pourront observer une panoplie d'autres artéfacts liés au jeu, notamment des accessoires et des textes d'époque. Certains extraits de films joués en boucle permettront aussi de retracer les liens entre les deux formes d'art. Des projections d'entrevue avec des créateurs des principaux studios de jeux vidéo de Québec complètent le tableau.

«Ce n'est pas une exposition qui se lit, dit M. Dubois. Il y a des textes, mais on voit tout de suite ce qui se passe.»

Six classiques dans Une histoire de jeux vidéo

> Dance Dance Revolution (1998), borne d'arcade

> ColecoVision (1982)

> Atari VCS 2600 (1977)

> Donkey Kong (1981)

> Commodore 64 (1982)

> Grand Theft Auto III (2001)