L'exposition Lascaux 3, qui reproduit à l'identique des fresques jusque-là inconnues du public de la célèbre grotte de Dordogne, ouvre ses portes mercredi à Chicago, offrant pour la première fois à un public hors de France la possibilité de découvrir ces oeuvres.

«Vous ne pouvez pas égoïstement garder pour vous un trésor mondial comme Lascaux», a expliqué Bernard Cazeau, président du conseil général de Dordogne, qui organise l'exposition.

Lascaux 1, la grotte originelle découverte en 1940 par quatre adolescents et un chien près de Montignac, en Dordogne, a été fermée en 1963, pour la sauver, par le ministre de la Culture André Malraux. La respiration du million de visiteurs déjà passés par là altérait ses peintures.

Au compte-gouttes, à raison de quelque 800 heures par an, seuls des chercheurs, conservateurs, techniciens, sont autorisés à y accéder.

Lascaux 2, réplique de près de 80% des fresques, était la seule alternative, recevant depuis 1983 environ 250 000 personnes par an, à quelques centaines de mètres du site originel.

Le clou de Lascaux 3 sont ses cinq fac-similés de fresques dans sa «Nef» aux parois reproduites grandeur nature, au millimètre près.

L'exposition présente aussi le seul «homme» de Lascaux: la silhouette rudimentaire d'un «Homme face à un bison fonçant», une scène narrative de chasse très distincte des taureaux et chevaux plus connus. Et qui, difficile d'accès au fond du «Puits» de la grotte, a été vue par peu d'humains.

L'exposition a attiré plus de 100 000 visiteurs à Bordeaux avant d'embarquer --à bord de 14 conteneurs maritimes-- pour l'Amérique du Nord, où elle sera montée, après Chicago, à Houston, et à Montréal, au Canada.

En 2015 doit voir le jour à Montignac-Lascaux, un «Centre international d'art pariétal» dit Lascaux 4, fac-similé cette fois complet de la grotte, accompagné d'un volet numérique et d'espaces d'interprétation de l'art pariétal, qui pourra accueillir jusqu'à 400 000 visiteurs par an.