Les enchères d'art contemporain ont battu cette semaine à New York de nouveaux records, les collectionneurs se disputant à coups de dizaines de millions $ les Franz Kline, Jeff Koons, Mark Rothko ou Andy Warhol proposés chez Christie's et Sotheby's.

Une toile sans titre de l'Américain Franz Kline, figure majeure de l'expressionnisme abstrait, a notamment été vendue mercredi soir pour la somme  record - pour cet artiste - de 40,4 millions $ chez Christie's.

La veille chez Sotheby's, No. 1 (Royal rouge et bleu), toile abstraite de l'Américain Mark Rothko, s'était envolée à 75,1 millions $.

Christie's s'est félicitée d'un record absolu pour une soirée d'enchères d'art contemporain, avec des ventes de 412,24 millions $. Sotheby's a fait de même avec 375,15 millions, un record absolu «toutes catégories».

«Cette soirée d'enchères a battu un nouveau record pour les ventes d'art contemporain et d'après-guerre. Ces six dernières années, Christie's a dominé ce marché, d'abord en dépassant les 200 millions, puis les 300 millions, et maintenant la barre des 400 millions $», s'est réjoui Brett Gorvy, responsable de l'art contemporain chez Christie's.

Le Kline s'est arraché pour 40,4 millions, quatre fois plus que le précédent record établi pour cet artiste aux enchères, qui s'est ainsi hissé au niveau d'un Mark Rothko ou d'un Andy Warhol.

Il avait été estimé entre 20 et 30 millions $.

Une oeuvre d'Andy Warhol, Statue de la Liberté, a également été adjugée 43,76 millions chez Christie's, tandis qu'un autre Warhol, Marlon, portrait de l'acteur Marlon Brando penché sur sa moto, a changé de mains pour 23,7 millions après des enchères passionnées dans la salle bondée, près du Rockefeller Center. Il avait été acheté 5 millions $ en 2003, au même endroit, par un homme d'affaires new-yorkais.

Une sculpture d'acier coloré de Jeff Koons, Tulipes, a atteint 33,7 millions $, et un Roy Lichtenstein, Nu à la chemise rouge, a été vendu 28 millions $, soit 10 millions de plus que son estimation la plus haute.

Une année extraordinaire

Mardi soir, l'effervescence était la même chez Sotheby's, plus au nord de Manhattan.

Le total des ventes y a atteint 375,15 millions, «les meilleurs résultats toutes catégories dans l'histoire de l'entreprise», selon la maison d'enchères.

«Nous avons eu une année extraordinaire pour l'art contemporain à Sotheby's,» a déclaré Tobias Meyer, le responsable du secteur. «Le record de ce soir porte à au-dessus d'un milliard $ notre total pour 2012».

No. 1 (Royal rouge et bleu) de Rothko, achetée pour 75,1 millions $, était décrite par Sotheby's comme «le chef d'oeuvre de grande envergure et précurseur» de l'artiste.

La toile faisait partie de la même collection depuis 30 ans et a donné lieu à une bataille prolongée entre plusieurs acheteurs.

Elle ne détrône toutefois pas le record pour un Rothko de Orange, Rouge, Jaune, vendu 86,9 millions $ en mai chez Christie's.

Elle est cependant partie bien au-dessus de son estimation de 35 à 50 millions $, témoignant de l'engouement actuel pour l'art contemporain.

En comparaison, les enchères d'automne d'art impressionniste ont déçu, un tiers des lots ne trouvant pas preneur, même si un Picasso, le Nature morte aux tulipes a été vendu pour 41,5 millions chez Sotheby's.

Un prix quasiment atteint par le Numéro 4, 1951 de Jackson Pollock, estimé entre 25 et 35 millions, et vendu mardi soir pour 40,4 millions, un record aux enchères.

Même les artistes plus modestes ont profité de cette fièvre.

Une toile de l'Allemand Sigmar Polke, Ohne Titel (Silverbild), estimée entre 800 000 et 1,2 million, a été acquise pour 4,1 millions $.