Le gouvernement Harper a confirmé mardi qu'il déposera un projet de loi pour changer le nom du Musée canadien des civilisations, à Gatineau, pour l'appeler plutôt le Musée canadien de l'histoire.

Un budget de 25 millions $ sera alloué pour ce changement, qui sera accompagné d'un nouveau mandat pour l'institution, mandat davantage axé sur l'histoire canadienne.

L'initiative s'inscrit dans le cadre du décompte de cinq ans qui s'amorçait mardi en vue des célébrations du 150e du Canada, en 2017, a déclaré le ministre du Patrimoine, James Moore.

Lors de l'annonce faite à Gatineau, le ministre s'est entouré d'objets comme le chandail et le bâton de Maurice Richard, l'astrolabe de Samuel de Champlain et la guitare électrique à deux manches du guitariste du groupe Rush.

Le politicien conservateur s'est défendu de poursuivre une entreprise de redéfinition des symboles nationaux dans le but de servir les intérêts de son parti, comme l'a accusé entre autres le NPD.

«C'est idiot, a-t-il déclaré. Ce n'est pas une question de gauche ou de droite. C'est la bonne chose à faire: de bâtir une institution qui va s'étendre à tout le Canada et représenter (son) histoire riche et diversifiée.»

Le ministre et le PDG du musée, Mark O'Neill, ont précisé que la programmation et la stratégie entourant ces changements seraient menées par le musée de manière indépendante du gouvernement.

Ce nouveau changement de nom s'inscrit dans une foulée s'autres annoncés dans les derniers mois.

À Ottawa, un édifice et une route ont été rebaptisés «Sir John A. Macdonald». Un immeuble de la capitale a lui aussi reçu le nom d'un autre ancien premier ministre conservateur: John G. Diefenbaker. La semaine dernière, le gouvernement fédéral a annoncé qu'un édifice de Montréal serait rebaptisé pour commémorer la guerre de 1812: l'édifice des Douanes, sur la rue McGill, qui s'appellera dorénavant l'édifice Dominique-Ducharme.

C'est sans oublier, enfin, l'ajout officiel de l'appellation «royale» à la Marine et l'Aviation canadiennes, en 2011.

Le NPD n'a pas raté l'occasion de réagir. Le député Pierre Nantel s'est montré inquiet notamment du risque de dépassements de coûts, du manque de consultation précédant l'annonce et du choix du musée des civilisations pour dépenser une telle somme, alors que les ressources se font rares en temps de restrictions budgétaires et que plusieurs organismes réclament une aide accrue ou se plaignent de coupes.

À la période de questions, lundi, le député avait accusé les conservateurs de vouloir revoir et réécrire l'histoire. «Ils s'en foutent que ce soit le musée le plus populaire du pays», avait-il lancé.

«Je ne suis pas vraiment rassuré», a-t-il conclu au terme de l'annonce.