Le musée du Jeu de Paume à Paris consacre à partir de mardi une exposition au Mexicain Manuel Alvarez Bravo (1902-2002), un des fondateurs de la photographie moderne, afin de donner à voir la «modernité» de son travail et sortir du regard occidental avide «d'exotismes».

Estimant que le travail d'Alvarez Bravo est trop souvent passé «au tamis du regard occidental, prompt à lui accorder les adjectifs d'exotisme, de mexicanisme, de surréalisme», Marta Gil, la directrice du Jeu de Paume, a estimé que cette exposition permettait de «regarder autrement» l'oeuvre du Mexicain et sa «modernité».

Présentée jusqu'au 20 janvier 2013, elle donne un nouveau regard sur l'artiste en présentant une sélection de ses images les plus connues aux côtés de matériel d'archives: clichés en couleur, Polaroid et films expérimentaux des années 1960.

Pour la première fois sont présentés des extraits de films 8 mm et Super-8 d'Alvarez Bravo, véritable «exploration esthétique du cinéma». Le film Recursos hidraulicos (Ressources hydrauliques), un documentaire sur la construction de barrages au Mexique tourné entre 1948 et 1952, qui ne fut jamais montré publiquement, en est la parfaite illustration.

«Son travail photographique et son travail cinématographique sont réunis pour la première fois autour de la même devise - son identification avec la mélancolie des choses et sa transformation en images poétiques», a déclaré Marta Gil lors du vernissage de l'exposition.

Articulée autour de huit thématiques, l'exposition présente un ensemble de 152 tirages. Les photos de Don Manuel, véritables «poèmes graphiques» réalisés pendant huit décennies, font de lui l'un des fondateurs de la photographie moderne.