L'année 2012 sera celle de l'histoire de Montréal s'il n'en tient qu'à un regroupement d'une trentaine de musées et organismes patrimoniaux d'un peu partout dans l'île.

Le concept de Montréal, ville d'histoire, lancé il y a plus de deux ans par Francine Lelièvre, directrice générale du musée d'archéologie et d'histoire Pointe-à-Callière, coïncide avec le 370e anniversaire de la ville qui sera célébré officiellement le 17 mai prochain. Mais 2012 est aussi l'année du 400e anniversaire de naissance de son fondateur, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, le 15 février dernier, et du 20e anniversaire de la fondation de Pointe-à-Callière. L'INRS lancera également à l'automne un ouvrage monumental intitulé L'histoire de Montréal et de sa région.

«Pourquoi attendre 2017, et le 375e anniversaire, pour sensibiliser les Montréalais et les touristes à l'importance de l'histoire de notre ville?, a demandé Mme Lelièvre lors d'une conférence de presse à Pointe-à-Callière, hier matin. On commence en 2012 avec le 370e pour arriver en crescendo en 2017 pour le 375e.»

Son idée a été reprise par 35 «partenaires enthousiastes», dont les membres du Regroupement des musées d'histoire de Montréal, représentés hier par le président André Delisle. Le Regroupement a d'ailleurs ajouté sur la page d'accueil de son site web (musees-histoire-montreal.ca) un onglet (Montréal: 70 ans) vers la programmation complète de Montréal, ville d'histoire: expositions, activités éducatives et culturelles, animations, circuits historiques, entretiens avec des historiens, reconstitutions théâtrales, etc. «À 5 ans du 375e, nous tenions à préparer les festivités à venir et à ce que, en attendant, l'histoire prenne sa place au quotidien», selon M. Delisle.

Montréal est reconnue comme une ville de festivals, de culture, de design et de savoir, mais c'est aussi une ville d'histoire, rappellent les partenaires. «C'est l'une des plus vieilles villes d'Amérique du Nord, celle dont les fortifications sont les plus anciennes, avant même Québec et Louisbourg», souligne Francine Lelièvre.

Cela dit, la soixantaine d'activités au programme d'ici le 31 décembre ne seront pas concentrées dans le Vieux-Montréal. L'Atelier d'histoire de la Pointe-aux-Trembles, la Maison Saint-Gabriel, la Société historique de Montréal et le musée Pointe-à-Callière rendront hommage à Maisonneuve tout comme, d'une certaine manière, les Amis de la montagne qui préparent une expo sur le mont Royal où le fondateur a planté la première croix. On soulignera également la présence des autochtones, «qui venaient régulièrement chez nous à partir de 1350», rappelle Francine Lelièvre, et des Néo-Montréalais.

Initiatives politiques

La Ville de Montréal, représentée hier par Helen Fotopulos, responsable du dossier culture et patrimoine, soulignera le 370e anniversaire de la fondation de Montréal le 17 mai en recevant une délégation de Neuville-sur-Vanne, lieu d'origine de Maisonneuve. Le jour même, une motion sera soumise au conseil municipal pour consacrer Jeanne Mance cofondatrice de Montréal et on procédera à la réinstallation de la sculpture Mémoire ardente de Gilbert Boyer, un legs du 350e de Montréal, au pied du Marché Bonsecours. Le 20 mai, il y aura une messe commémorative à la basilique Notre-Dame à laquelle sera invitée la délégation de la France.

«C'est la fondation de Montréal qu'on célèbre, a rappelé Francine Lelièvre. Il faut éviter de tomber uniquement dans des spectacles et en profiter pour inciter la population à regarder son histoire, à regarder sa ville avec une paire de lunettes différente.»