Un artiste irlandais a transformé son appartement à Dublin en attraction touristique en tapissant ses murs de billets d'euros réduits en lambeaux afin de «créer un débat» autour de la monnaie européenne et des difficultés économiques de son pays, a-t-il expliqué lundi à l'AFP.

L'artiste, Frank Buckley, a utilisé l'équivalent de 1,4 milliard d'euros de billets broyés fournis par la banque centrale d'Irlande, pour décorer les murs du salon, de la cuisine et de la chambre de son appartement, ainsi que les meubles de ces pièces.

Frank Buckley, qui a mis trois mois à réaliser son projet, terminé en janvier, a ouvert les portes de son appartement au public le 5 avril.

Il cherche à faire réagir les visiteurs sur la crise traversée par l'ancien «Tigre celtique» et explique avoir lui-même eu «des années difficiles».

En novembre 2010, l'Irlande, au bord du naufrage à cause de la faillite de son secteur bancaire, a dû signer un plan d'aide d'urgence de 85 milliards d'euros avec le Fonds monétaire international (FMI) et l'UE. En contrepartie, le pays a dû adopter plusieurs budgets d'austérité particulièrement sévères et mal acceptés par la population.

L'appartement-musée fait partie d'un immeuble de bureaux désaffecté, dont le propriétaire a subi l'effondrement du marché de l'immobilier.

La «maison qui valait un milliard» a déjà attiré de nombreux visiteurs. «Cela éveille la curiosité», constate Frank Buckley. «Les gens viennent jeter un coup d'oeil après avoir fait d'autres attractions touristiques».

«Je suis ravi que cette exposition suscite le débat», dit-il. «Beaucoup d'écoles viennent faire la visite et travaillent sur des projets pédagogiques autour de la monnaie et de la valeur de l'argent, ce qui est génial. Même si elle ferme demain, je sais que l'exposition aura marché», se félicite-t-il.

Frank Buckley a décidé de ne pas faire payer l'entrée de son appartement-musée, mais il y met en vente certaines de ses oeuvres, dans le cadre d'une exposition appelée Expressions de la récession.