Le Musée des beaux-arts de Montréal a dévoilé aux médias ce mercredi matin l'architecture de son nouveau pavillon Claire et Marc Bourgie, consacré à l'art québécois et canadien, de même que la nouvelle salle de concert, tous deux créés dans l'ancienne église Erskine and American de la rue Sherbrooke.

L'église achetée par le musée en 2008 a été restaurée. Une construction contemporaine en marbre blanc du Vermont et verre clair lui a été rajoutée à l'arrière où sera également installé un jardin de sculptures.

La transformation des lieux a été assurée par le travail de 450 professionnels et artisans, sous la direction de Claude Provencher et Matthieu Geoffrion par l'agence Provencher Roy + Associés architectes.  Quelque 600 oeuvres de l'art québécois et canadien occuperont bientôt les six étages de ce pavillon qui sera ouvert au public l'automne prochain.

Un niveau accueillera la collection d'art inuit dans la Salle boréale. Dans un autre seront installées les oeuvres de la période coloniale (1700-1870), avec notamment des portraits, l'art autochtone et l'art religieux.

Au 2e niveau, le public découvrira L'Époque de salons (1880-1920) avec les oeuvres d'artistes tels que Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté ou de Maurice Cullen.

Le 1er niveau sera consacré au Groupe des Sept, à Marc-Aurèle Fortin et au Groupe de Beaver Hall et ses amis affiliés. En cours d'installation, La Presse a pu admirer sur ce niveau Pirogue de guerre indienne d'Emily Carr, Le père de l'artiste de John Lyman, Dans le nord de Tom Thomson ou encore La charrue d'Anne Savage.

Au niveau de la rue Sherbrooke, on verra des oeuvres d'Alfred Pellan, Borduas ou Riopelle. Enfin, dans la galerie de la montagne reliant le nouveau pavillon aux autres pavillons, les visiteurs découvriront les oeuvres de Jean McEwen, Guido Molinari ou Claude Tousignant et l'immense Canot à glace de Riopelle.

Contrairement à ce qui a été publié dans un journal montréalais, le musée ne double pas sa superficie. Elle augmente de 20 %, soit de 2000 m2. C'est la collection d'art québécois et canadien qui voit sa superficie doubler.

La nouvelle salle de concert Pierre Bourgie créée dans la nef de l'église néo-romane est superbe.

Entourée de vitraux magnifiquement rénovés, elle est d'une capacité de 444 places et quatre espaces pour les fauteuils roulant. La Fondation Arte Musica mise sur pied par l'homme d'affaires Pierre Bourgie en 2007 y présentera des séries de récitals solos et de concerts de musique de chambre instrumentale ou vocale de tous les répertoires. Le jazz et les musiques du monde y seront aussi célébrés. Quelque 130 concerts sont déjà programmés pour la saison 2011-2012, notamment des concerts d'I Musici et des Violons du Roy mais aussi des concerts pour les jeunes et les familles.

«Dans ce espace, on ne se sent pas perdu comme dans une grande salle, a dit Pierre Bourgie. C'est le lieu parfait pour une salle de concert. Et on fera des liens entre musique et arts visuels. Comme avec l'exposition sur la Chine, on aurait pu faire un concert de musique chinoise.»

Le designer de Bixi, Michel Dallaire, a également créé pour cette salle 311 fauteuils individuels en aluminium et tissus, démontables facilement et se tenant ensemble grâce à système d'aimantation, explique Danielle Champagne, responsable des communications du musée.

Situé en face du pavillon Jean-Noël Desmarais, le nouveau pavillon a obtenu le Prix d'excellence 2011 de l'Institut de développement urbain du Québec et le 2010 Canadian Architect Awards of Merit pour la qualité de l'architecture et de son intégration urbaine.

Tous les vitraux (dont 20 de Louis C. Tiffany) de l'église ont été rénovés par les maîtres-verriers Françoise Saliou et Thomas Belot de l'Atelier La pierre de lune. Les vitraux aux couleurs mélangées permettent de fournir une lumière originale à l'intérieur du lieu muséal grâce à la qualité de la rénovation et à l'ajout d'un système de rétro-éclairage.

«Le pavillon-même devient un objet de collection», a dit Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du musée, lors de la conférence de presse.

Photo: Alain Roberge, La Presse