À l'occasion du 50e anniversaire de la mort du peintre Paul-Émile Borduas, la Ville de Montréal a inauguré, ce jeudi, une murale créée en sa mémoire sur la place Paul-Émile Borduas, lieu situé au centre-ville entre la Grande bibliothèque du Québec et la rue Saint-Denis.

La murale créée par le designer graphique Thomas Csano et le calligraphe Luc Saucier reprend des éléments visuels de six différents tableaux de Borduas. Un extrait du Refus global, le manifeste artistique publié par les Automatistes en 1948, a été écrit sur le mur mais des mots sont cachés par des tâches noires représentant les tableaux du peintre.

Le mot MANIFESTE, écrit en grosses lettres, a été placé sur la gauche de l'oeuvre. Des oiseaux rouges figurant les 16 signataires du Refus global ont aussi été dessinés en contraste d'un essaim noir symbolisant le peuple.

Sur la base de la murale, des codes barres suggèrent la modernité du geste des Automatistes et «décrient le conformisme de la société de consommation», indique le communiqué de MU, l'organisme montréalais à l'origine de ce projet de murale.

Sur le coin en bas à gauche de la murale, on a inscrit les noms des partenaires de ce projet de murale, son titre - Manifeste à Paul-Émile Borduas (1905-1960) -, une explication (Hommage à la contribution exceptionnelle de cet artiste à la société québécoise) et les noms des deux artistes qui l'ont conçue.

Par contre, il n'y a pas de panneau pour présenter l'oeuvre et Paul-Émile Borduas et pour expliquer la signification du Refus global, notamment aux touristes. Emmanuelle Hébert, cofondatrice de MU, explique que ce sera chose faite quand l'autre mur de la place (côté sud), actuellement en mauvais état, aura été réparé par son propriétaire privé.

Un pan du mur aurait bien besoin d'une couche de peinture et un autre pan est pourvu d'un immense dessin dont une partie de la peinture tombe en décrépitude.

MU pourrait prochainement créer sur cette façade opposée une autre murale ce qui créerait ainsi un dialogue culturel entre les deux oeuvres. Déjà, les grandes tiges de métal qui avaient été scellées sur cette place (à l'origine pour y faire courir de la vigne) ont été ôtées, et leurs bases seront bientôt enlevées, ont promis des représentants de la Ville.

«On a déjà contacté le propriétaire de l'édifice, dit Mme Hébert. C'est le début de l'aventure. On est persévérants. Cela faisait quatre ans qu'on travaillait sur cette murale de Borduas.» L'organisme MU essaie de transformer Montréal en une galerie d'art moderne à ciel ouvert. Il s'agit de sa 11e murale à être créée dans ce quartier.

À noter que l'on peut voir des photos de l'évolution de la création de la murale Borduas sur le site Facebook de l'artiste Thomas Csano.

Photo: Stéphane Cocke

L'artiste Thomas Csano devant la murale.