Dès vendredi et jusqu'au 2 janvier, le Musée des beaux-arts de Montréal présente Rouge Cabaret: le monde effroyable et beau d'Otto Dix, la première exposition consacrée au peintre allemand Otto Dix (1891-1969) en Amérique du Nord.

Post-expressionniste, Otto Dix a vécu le foisonnement artistique qu'a connu l'Allemagne entre la Première Guerre mondiale (1914-1918) et la Seconde (1939-1945). Ses oeuvres illustrent ces années dites folles durant lesquelles la situation politique et économique de son pays était au plus bas.

Il en ressort une peinture souvent courageuse et critique rendant compte de cette période mouvementée, montrant «la détresse humaine» et des soldats estropiés par la guerre, a expliqué Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal.

Mme Bondil a d'ailleurs fait un parallèle entre cette exposition et une photo du photographe de La Presse Alain Roberge, récemment publiée en une de ce journal, montrant un soldat canadien ayant perdu une partie de sa jambe gauche en Afghanistan, pour faire comprendre l'importance du témoignage d'Otto Dix à l'époque.

L'exposition montréalaise, organisée en partenariat avec la Neue Galerie New York, présente 220 oeuvres provenant de musées européens et nord-américains et également de collectionneurs privés.

Rouge Cabaret rend aussi hommage à la mobilisation des amateurs d'art montréalais qui se sont battus au début des années 90 pour pouvoir conserver au Musée des beaux-arts de Montréal le tableau Portrait de l'avocat Hugo Simons, qui était convoité par des acheteurs étrangers. La somme nécessaire pour l'acquérir a été réunie à la suite d'une mobilisation inédite au Canada pour une oeuvre, a expliqué Nathalie Bondil.