Son sourire énigmatique demeure un mystère, mais des scientifiques français ont dit avoir démystifié quelques secrets de la Mona Lisa.

Des chercheurs français ont étudié sept toiles de Leonardo da Vinci au Musée du Louvre, à Paris, incluant la Mona Lisa, pour analyser l'utilisation par le maître de couches successives ultra minces de peintures et de glacis - une technique qui a donné à ses oeuvres leur impression onirique.

Les spécialistes du Laboratoire du centre de recherche et de restauration des Musées de France ont découvert que da Vinci avait peint jusqu'à 30 couches sur ses toiles dans un souci de précision. De plus, chaque couche fait moins de 40 micromètres, ou environ la moitié de l'épaisseur d'un cheveu, a mentionné vendredi le chercheur Philippe Walter.

La technique baptisée «sfumato» a permis à da Vinci de donner aux transitions et contours un flou caractéristique et créer une illusion d'ombre et de profondeur. Son utilisation de cette technique est bien connue, mais les analyses scientifiques ont été limitées car les tests nécessitent habituellement des échantillonnages de peintures.

Les experts français ont utilisé une technique non intrusive de spectroscopie de fluorescence par rayons X pour analyser les couches de peinture et leur composition chimique.

Ils ont amené leurs outils technologiques à l'intérieur du musée lorsqu'il était fermé au public et ont étudié les portraits emblématiques de la «sfumato».

L'outil est si précis qu'il est maintenant possible de déterminer le mélange de pigments utilisés par l'artiste dans chaque couche, a soutenu M. Walter à l'Associated Press, faisant valoir son impact majeur sur la compréhension de la technique.

Les résultats de l'étude ont été publiés mercredi dans le magazine de chimie «Angewandte Chemie International Edition».