Nicolaï Michoutouchkine, qui formait avec son compagnon Aloï Pilioko un couple emblématique du renouveau artistique en Océanie, est décédé à 80 ans à Nouméa des suites d'une longue maladie, ont annoncé lundi des proches à l'AFP.

Né à Belfort, ce fils d'un modeste couple d'émigrés russes s'était installé dans le Pacifique en 1957, au terme de quatre années d'itinérance artistique à travers les Indes.

Formé à l'atelier de la Grande Chaumière à Paris, il s'était passionné dès son arrivée pour les arts traditionnels. A Nouméa, il avait fait la connaissance d'un jeune wallisien, amateur de dessin, Aloï Pilioko.

Les deux hommes ne se quitteront plus et s'affirmeront au fil des années comme des références et des ambassadeurs de l'art océanien à travers le monde. Imprégné des couleurs et du mode de vie du Pacifique, Michoutouchkine privilégiait l'acrylique sur tissu et sur papier, par goût de la légèreté et de la transparence dans le rendu des couleurs. L'oeuvre de Pilioko est caractérisée par un style plus naïf.

Grand collectionneur, il possèdait, avec Pilioko, quelque 700 objets d'art traditionnel océanien. Pendant 15 ans, cette collection, l'une des plus grandes au monde, a été présentée autour de la planète, en Russie, au Canada, au Japon, en Europe....

Michoutouchkine et Pilioko avaient créé au Vanuatu un «anti-musée», sorte d'Eden tropical, ouvert à tous, qui permet aux visiteurs de s'immerger dans la culture océanienne. Les deux artistes figurent parmi les plus côtés de la région.