Un groupe de scientifiques italiens a annoncé vendredi le lancement d'une recherche des restes du peintre italien Le Caravage (1571-1610), dans une église de Porto Ercole en Toscane, afin d'éclaircir le mystère de sa mort il y a 400 ans.

Quatre universités italiennes sont associées au projet confié à des experts en microbiologie, des historiens de l'art et des anthropologues, pour donner une «juste sépulture» à Michelangelo Merisi, dont le génie et le réalisme ont révolutionné l'histoire de l'art.

La recherche, qui débutera mardi, est coordonnée par le professeur d'anthropologie osseuse Giorgio Grupponi, de l'Université de Bologne, qui a travaillé notamment à la reconstruction du visage de l'écrivain Dante Alighieri.

«Nous sommes partis de divers indices notamment que Le Caravage n'est pas mort sur la plage de la Feniglia sur la côte Toscane comme on croyait jusqu'à il y a peu mais dans un hôpital de Porto Ercole», a indiqué M. Grupponi, en présentant la copie du certificat de décès retrouvé récemment.

Il mourut apparemment de paludisme dans cette région de Maremme, à l'époque zone de marais, et fut enterré dans un petit cimetière d'où les corps furent prélevés en 1956 pour être ensevelis pêle mêle dans la crypte de l'église.

«Nous faisons cela par amour et cela coûtera peu, environ 10 000 euros (financés par les universités), mais il faut donner une réponse historique à la mort du Caravage», a souligné l'écrivain Silvano Vinceti, président du Comité national pour la Valorisation des biens historiques et culturels.

Les chercheurs devront identifier les restes d'environ 200 personnes pour les confronter ensuite aux descendants de l'artiste déjà identifiés.

Le Caravage, célèbre pour ses clairs-obscurs dans des tableaux comme Bacchus, Le repas d'Emmaus ou Le sacrifice d'Isaac, a été décrit au théâtre, au cinéma et dans la littérature comme l'un des peintres les plus tourmentés de l'histoire.

Critiqué à son époque pour un style très expressionniste, il a fait l'objet de nombreuses polémiques pour ses peintures religieuses souvent peuplées de réinterprétations théologiques.