La Wallace collection de Londres, spécialisée dans les oeuvres classiques, s'aventure dans l'art contemporain en exposant pour la première fois en Grande-Bretagne des tableaux de Damien Hirst, l'un des artistes anglais les plus controversés.

L'exposition No Love Lost, Blue Paintings by Damien Hirst présente à compter de mercredi et jusqu'au 24 janvier 25 tableaux, dont deux triptyques aux généreuses proportions, réalisés entre 2006 et 2008.

Pour cette nouvelle aventure, la «signature» Hirst demeure: le crâne humain, la mâchoire de requin et les papillons sont omniprésents, se détachant dans en blanc-bleuté sur un fond sombre. Un contraste qui donne une impression de luminescence.

Hirst est un habitué de la controverse avec des créations comme For The Love Of God, un crâne en platine serti de diamants vendu 100 millions de dollars en 2007, ou ses animaux morts flottant dans du formol que s'arrachent les amateurs argentés.

Mais point de controverse cette fois. La série de tableaux, qui appartient en majorité à un collectionneur ukrainien, marque le retour de Hirst vers l'art solitaire de la peinture après des années de créations mises en oeuvre par une armée d'assistants.

«Il voulait quelque chose qu'il pouvait faire lui-même, qui ne nécessitait pas l'intervention de ses énormes studios», a expliqué à l'AFP Rosalind Savill, directrice du musée.

Elle a estimé que l'interprétation par Hirst de la mortalité et de l'écoulement du temps «résonnait» avec la collection du musée, en particulier avec Danse de la musique du temps de Nicolas Poussin.

L'artiste a trouvé «assez amusant» que les gens paraissent davantage interloqués par le fait qu'il fasse de la peinture plutôt que par ses animaux au formol.

«Quand on pense qu'après toutes ces oeuvres au formol, le véritable choc c'est quand vous faites quelque chose de plutôt traditionnel», a-t-il confié.