De plus en plus de photographes amateurs et professionnels font la promotion de leur travail sur la toile par l'entremise des sites de micro stock, mais également sur des blogues ou des sites web consacrés au photojournalisme. Le contenu est inégal et laisse parfois à désirer, mais selon les experts interrogés, la multiplication des images sur l'internet a eu pour effet de hausser les standards de photographie.

«S'il y avait 10 grands photographes connus sur la planète il y a 10 ans, aujourd'hui, il y en a 10 000!» lance le photographe, journaliste et auteur, Patrice Halley.

 

«Paradoxalement, le fait d'avoir haussé le nombre de photos en circulation grâce au web a haussé le niveau de compétition. À cause de l'internet, des photographes de partout sur la planète peuvent postuler pour un contrat n'importe où dans le monde. On n'a plus à faire affaire avec un agent ou une agence. Par ailleurs, nos clients sont de plus en plus instruits sur ce qui constitue une bonne photo.»

«Nous sommes rendus à l'ère où même mononcle Robert peut réaliser une photo qui est techniquement très bonne grâce à son kodak à 1500$, qui comprend une foule de programmes méga intelligents», ajoute le professeur de photographie au cégep du Vieux-Montréal Normand Grégoire.

«J'avertis toujours mes élèves qu'il n'y a plus de travail pour un photographe ordinaire. Il faut viser l'excellence et encore plus depuis internet. Car en tant que grand consommateur d'images, je ne peux que constater que la photo s'est hyper améliorée depuis l'arrivée du web.»

L'engouement pour des sites de réseautage comme Facebook et MySpace a également créé un nouveau courant esthétique.

«Il y a des artistes qui ont basé leur carrière sur l'esthétique Facebook. Une stylistique à la American Apparel, très trash, avec le flash qui éblouit le visage», explique Martin Benoît, également enseignant en photographie au cégep du Vieux-Montréal.

«Le look internet ou téléphone cellulaire est une stylistique porteuse de vérité. Quand c'est trop léché, ç'a l'air d'une mise en scène. Je pense que, de plus en plus, les photographes vont tenter d'imiter ce genre, mais dans des studios, avec des paramètres contrôlés.»