La nouvelle directrice du Musée d'art contemporain, Paulette Gagnon, n'aura pas tardé à passer à l'offensive. Moins de deux mois après sa nomination, elle a déjà entrepris une vaste consultation des milieux des arts visuels et de la culture qui lui a permis de tracer les premières lignes de son plan d'action à la tête du MAC.

Mme Gagnon compte accorder plus de place aux artistes québécois au sein de l'institution, de même qu'à des commissaires invités dès l'an prochain.

Le 21 octobre prochain, elle rencontrera le public afin d'échanger sur l'avenir du musée. Elle souhaite accroître le nombre de partenariats avec d'autres institutions ainsi que les commandites du secteur privé. La collection et les services éducatifs figurent également parmi ses priorités.

«Un beau programme, dit-elle en entrevue exclusive à La Presse. Il faut prendre notre place. C'est le temps où jamais, avec ce qui se passe dans le Quartier des spectacles, pour donner plus d'espace aux arts visuels au Québec.»

Dans cette première entrevue après l'envoi de lettres critiques de la part d'une centaine de membres du milieu des arts visuels et des universités, la directrice s'est dite «très ouverte aux critiques constructives».

Les signataires dénonçaient le processus ayant mené à sa nomination ainsi que le mode de fonctionnement et certaines politiques du MAC. La directrice les a rencontrés et a tenu compte de leurs recommandations. Son plan d'action sera affiné cet automne avant d'être présenté au ministère de la Culture à la fin de l'année.

«Qui aime bien, châtie bien poursuit-elle. J'ose croire que les personnes qui ont signé ces lettres l'ont fait par amour d'une institution essentielle à la vie culturelle de Montréal et du Québec. Pour ma part, cela m'a amenée à aller encore plus loin dans mes objectifs.»

La directrice a révélé qu'un comité se penchait déjà sur le mode de fonctionnement du conseil d'administration du musée, une autre récrimination des contestataires. Elle a rappellé cependant que tout plan d'action devra être accompagné d'un budget conséquent.

«Les gens nous comparent souvent au Musée des beaux-arts, dit-elle, mais le budget d'une seule exposition au MBAM est souvent supérieur à ce dont nous disposons pour toute une année au MAC. Ceci dit, il y a toujours place à l'amélioration. On se doit de revoir nos façons de faire. Je crois beaucoup aux nouveaux partenariats.»

Mme Gagnon a rencontré des représentants de ses voisins de la Place des Arts et de la Cinémathèque, entre autres, dans le but de collaborations futures. Elle souhaite aussi poursuivre l'expansion de la collection permanente.

«L'agrandissement du MAC sur place permettra de mieux mettre en valeur ces oeuvres tout en donnant plus d'espace aux artistes québécois. Le musée se doit d'être plus chaleureux et convivial», a-t-elle convenu.

Quant au fonctionnement de l'institution, la directrice a réinstitué le comité de programmation. Le poste de conservateur en chef qu'elle occupait auparavant sera comblé cet automne et une campagne de financement importante sera menée en 2010.

Grand succès en 2008, la prochaine Triennale québécoise s'annonce déjà excitante, croit-elle. Sans parler de celle de 2014, qui célébrera les 50 ans du MAC.