Une exposition d'art contemporain israélienne représentant des femmes palestiniennes kamikazes sous la forme de tableaux de Madones a été annulée jeudi, juste avant son ouverture à Tel-Aviv, à la suite de vives protestations de familles de victimes du terrorisme.

L'exposition, intitulée Ferror (Female Terrorism), est l'oeuvre de deux artistes israéliennes, Galina Bleikh et Lilia Chak.

Elle présentait de célèbres tableaux de Vierges à l'enfant, une oeuvre de Raphaël par exemple, dont les visages étaient remplacés par ceux de sept Palestiniennes responsables d'attentats-suicides.

Mais quelques heures avant le vernissage, ces tableaux ont été décrochés de murs de la galerie d'art de Tel Aviv où devait se tenir l'exposition.

Ni les organisateurs, ni les deux artistes n'ont pu être joints.

L'annonce de l'exposition avait fait scandale, les appels se multipliant pour qu'elle soit annulée. Jeudi, le quotidien populaire Yediot Aharonot, premier tirage en Israël, faisait sa une sur «Les Saintes Terroristes».

«Il faut expliquer à ces artistes, qui pensent exploiter des kamikazes à des fins artistiques, qu'ils blessent les gens», a estimé Yossi Tzur, dont le fils a été tué dans l'explosion d'un autobus en 2003.

«Ce n'est pas un sujet qui devrait être traité de manière positive, il s'agit de monstres qui ont tué des dizaines de personnes», a-t-il déclaré à la radio publique. M. Tzur a déposé plainte auprès de la police, plaidant que cette exposition revenait à de l'incitation à la violence.

Les deux femmes artistes ont défendu leur travail: «Dans le monde tordu du terrorisme, l'amour qui est dans le coeur d'une femme est remplacé par une telle haine que même le désir de destruction et de chaos se substitue à la maternité», a écrit Galina Bleikh sur son site internet.