Un restaurateur brésilien a découvert un détail camouflé au cours des siècles par des couches de peinture sur l'une des toiles du Français Nicolas Poussin (1594-1665): Priape, le dieu grec de la fertilité, avait un pénis en érection.

«Ils ont caché le phallus de Priape. C'est ce que nous appelons des retouches de pudeur, ce qui n'est pas rare», a déclaré mardi au quotidien Folha de Sao Paulo, Mme Regina Pinto Moreira, restaurateur au Musée du Louvre depuis 30 ans et qui a passé huit mois, avec deux autres experts français, à restaurer la toile de Poussin à Sao Paulo.

Le tableau avait des déchirures et des trous et Mme Moreira a dû retirer «plusieurs couches de peinture accumulées au cours des 300 dernières années».

Issu de la collection du Musée d'Art de Sao Paulo (MASP), le tableau de Poussin intitulé Hyménée travesti pendant une cérémonie à Priape a été restauré dans le cadre de l'Année de la France au Brésil et sera exposé à partir du 8 septembre. La restauration de la grande toile de 3,72 m de large sur 1,66 m de haut a coûté 150 000 euros, selon Folha.

Elle montre Hyménée, le dieu grec du mariage vêtu en femme et dansant pour Priape, le dieu de la fertilité qui est généralement représenté avec un pénis en perpétuelle érection.

Réalisé entre 1634 et 1638, ce tableau a appartenu à la famille royale espagnole. Il est probable que les «retouches de pudeur» aient eu lieu au 18e siècle, dans une Espagne très catholique.

Avec les guerres napoléoniennes, le tableau est tombé entre les mains d'aristocrates anglais et a été vendu ensuite au collectionneur français Georges Wildenstein qui l'a vendue en 1953 à l'influent journaliste brésilien et fondateur du MASP (en 1947), Francisco Assis Chateaubriand.