Après la controverse entourant la nomination de Paulette Gagnon comme directrice-générale du Musée de l'art contemporain de Montréal (MACM), l'institution continue d'essuyer les critiques du milieu.

Dans une lettre envoyée à Marc DeSerres, président de son conseil d'administration, le muséologue Laurier Lacroix et la commissaire et chercheur indépendante Anne-Marie Ninacs formulent plusieurs critiques à l'endroit de sa gouvernance, de son leadership et de son manque de vision locale et internationale.

Alors que M. DeSerres rencontrera bientôt la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, les deux signataires soulèvent plusieurs «problèmes» devant être réglés. Ils soutiennent que le conseil d'administration doit s'associer à plus de gens compétents et représentatifs des champs d'activités du MACM. Ils souhaitent entre autres que des artistes, historiens et penseurs de l'art puissent participer au comité consultatif de la collection.

Le mode de nomination y est aussi contesté. Les auteurs déplorent que le poste de conservateur en chef ait été ouvert en pleines vacances estivales, et que le concours dure seulement un mois.

Le MACM travaillerait aussi «seul et sans esprit de collaboration avec les autres institutions», comme les musées, universités, maisons de la culture, galleries et autres lieux de diffusion et réflexion. Les signataires demandent plus d'originalité dans la programmation publique et dans la conception de l'interprétation de l'art contemporain.

M. Lacroix et Mme Ninacs parlent aussi de «manque criant de visibilité à l'étranger» et dans le reste du Canada, et d'absence de projet de développement.

Le 3 juillet dernier, 115 cognitaires envoyaient une lettre au MACM pour demander une importante réforme de l'institution, dans la foulée de la controverse de la nomination de la nouvelle directrice-générale.