Pour visiter Rome, les grands espaces américains, les Caraïbes ou l'Égypte des pharaons, pas besoin de prendre l'avion. Des musées accessibles à partir de Montréal offrent cet été un tour du monde doublé d'un voyage dans le temps.

Curieusement, l'Égypte antique est à l'honneur tant à Gatineau, au Musée des civilisations, qu'à Toronto, au Musée royal de l'Ontario. Les deux expositions se penchent de plus sur le même thème: la mort. Le Musée royal expose plusieurs «livres des morts», des papyrus contenant des instructions visant à aider les morts dans l'au-delà, notamment dans leurs relations avec les différents dieux du panthéon égyptien. Le Musée des civilisations regroupe 200 objets funéraires datant de 3000 à 31 ans avant Jésus-Christ, et recrée une tombe vieille de 4000 ans pour expliquer les croyances entourant la vie après la mort dans l'Égypte ancienne. Un film IMAX sur les pharaons complète l'exposition de Gatineau. À noter, une exposition internationale sur le pharaon Toutankhamon s'arrêtera à partir de novembre au Art Gallery of Ontario de Toronto.

Plus près de nous, on change d'ère et de continent pour explorer les débuts de l'Amérique. Le musée Pointe-à-Callière, dans le Vieux-Montréal, présente une exposition sur les pirates, alors que le Musée des beaux-arts se penche sur la peinture de paysages au Canada et aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, une «ère de transformation artistique et historique coïncidant avec l'avancée vers l'ouest des deux pays». L'analyse de la peinture de paysage entre la guerre de Sécession et la Première Guerre mondiale s'organise en six thèmes, et fait ressortir les contrastes culturels entre les États-Unis et le Canada.

L'exposition sur les pirates de Pointe-à-Callière part de l'Antiquité, mais s'attarde tout particulièrement sur les pirates des débuts des colonies américaines. Plusieurs exemples canadiens, mal connus, sont dévoilés. On décrit les activités de deux corsaires de la Nouvelle-France, Robert Chevalier dit Beauchesne, et Pierre Le Moyne d'Iberville, une mutinerie sur un navire à destination de Terre-Neuve en 1844 et une île au trésor de Nouvelle-Écosse, l'île Oak. Les conditions de vie et le code de la piraterie sont aussi abordés.

Toujours sur une note américaine, le Musée national des beaux-arts du Québec présente 70 oeuvres montrant l'émergence des États-Unis comme puissance politico-économique, puis artistique, entre 1850 et 1950. Les oeuvres vont des marins de Winslow Homer aux lignes enchevêtrées de Jackson Pollock, en passant par l'impressionniste John Singer Sargent, qui a immortalisé la première bourgeoisie américaine.

À Ottawa et Toronto, deux autres expositions artistiques s'intéressent plutôt à l'Europe. L'Art Gallery of Ontario présente une petite exposition sur le mouvement dada de Cologne, en Allemagne, alors que le Musée des beaux-arts du Canada présente des oeuvres de l'ère de gloire de l'art de la Rome pontificale, au XVIe siècle. Parmi les quelque 150 oeuvres présentées, figurent quelques pièces de Michel-Ange et de Raphaël. Mais comme pour l'exposition sur la Renaissance à Florence que présentait le musée d'Ottawa en 2005, l'intérêt majeur de l'exposition réside dans le choix minutieux d'oeuvres moins connues pour expliquer une période charnière de l'histoire de l'art.