La ministre de la Culture, Christine St-Pierre, réitère sa confiance dans le conseil d'administration et la direction du Musée d'art contemporain de Montréal (MACM) malgré les critiques récentes de certaines personnalités des arts visuels.

Dans une lettre publiée par Le Devoir samedi, un groupe de 66 artistes et universitaires, auquel se sont jointes d'autres personnalités par la suite, ont manifesté leur «indignation» devant la nomination de la conservatrice en chef du MACM, Paulette Gagnon, à la tête du musée, il y a plus de deux semaines.

Les signataires reprochent à l'institution d'État son manque de transparence dans le processus de sélection, un «leurre» à leurs yeux, puisqu'il a mené à la nomination interne «d'une fidèle employée» plutôt que de faire confiance au «recrutement de candidats sur la scène internationale».

Le président du conseil d'administration du MACM, Marc DeSerres, a répondu, dans une lettre également, que «le processus de sélection a été fait selon les règles de l'art».

«Sur 125 candidatures, écrit-il, dont 30 à l'échelle internationale, 20 candidats ont été présélectionnés par une firme de spécialistes.»

La ministre St-Pierre croit, de son côté, qu'il faut donner la chance et le temps à la nouvelle directrice, Paulette Gagnon, de faire ses preuves.

Possédant une expérience de près de 30 ans, Mme Gagnon était le choix personnel du directeur, Marc Mayer, qui a quitté ses fonctions en janvier. En six mois, depuis, personne n'avait demandé toutefois une «importante réforme» au MACM, comme le fait le groupe de pétitionnaires.

Ils estiment que le MACM «ne fonctionne pas à la mesure de son potentiel» et que «le Québec sous-estime de manière flagrante ce véhicule inestimable».

La ministre de la Culture dit entendre les»inquiétudes» exprimées par ce groupe qui comprend des artistes comme Jocelyne Alloucherie, David Altmejd, Isabelle Hayeur et Françoise Sullivan.

Mme St-Pierre croit d'ailleurs que le MACM se doit d'augmenter sa fréquentation et l'accessibilité à sa collection permanente au cours des prochaines années.

Un projet d'agrandissement du MACM sur son emplacement actuel, à la Place des Arts, est déjà à l'étude.