«Jouet», un tableau de Jean Paul Riopelle de sa période la plus prisée, mis à l'enchère mercredi à Vancouver a trouvé preneur pour 1,17 million $. Son estimation prévente était de 1 million $ à 1,5 million $.

Il s'agit d'une huile de 44 7/8 x 57 1/2 po. (114 x 146 cm) sur toile réalisée en 1953, une année symbolique dans la carrière de Riopelle puisque c'est à cette époque qu'il a fait le pont entre l'Europe - où il vivait - et les États-Unis, participant notamment à une importante exposition de jeunes peintres européens (Younger European Painters) au musée Solomon R. Guggenheim, à New York. Cette époque coïncide également avec le début de son association avec le marchand d'art new-yorkais Pierre Matisse.

Ce tableau est une des trois oeuvres vendues mercredi par la Maison Heffel au-delà de la barre du million de dollars.

Les deux autres sont des tableaux d'Emily Carr et de Tom Thomson.

Celui d'Emily Carr, intitulé «Wind in the Tree Tops», une huile de 1936-1939, a été le clou de la soirée, se vendant pour 2,16 millions $, un record pour une oeuvre de cette artiste. Ce prix est le quatrième plus élevé pour un tableau dans l'histoire du Canada, a affirmé la Maison Heffel à l'issue de la vente.

Le Tom Thomson, mesurant 8 1/2 x 10 1/2 po. (21,6 x 26,7 cm et intitulé «Birches and Cedar, Fall», réalisé à l'automne 1915, a fait 1,40 million $.

Au total, Heffel a mis en vente 159 tableaux mercredi, en deux séances (Art canadien d'après-guerre et contemporain, et Beaux-arts canadiens). L'exercice a rapporté 11,3 millions $, soit beaucoup plus que l'estimation prévente qui était de 6 à 9 millions $.

Au cours des deux séances, 21 tableaux ont dépassé la marque des 100 000 $ et 15 records ont été établis, notamment pour des oeuvres des artistes québécois Louis Belzile, Jean-Philippe Dallaire, Henriette Fauteux-Massé, Rita Letendre, Rodolphe de Repentigny et Jean Paul Riopelle (pour une sculpture).