La route a été longue avant que la Jeune fille des monts Sabins n'arrive au Musée des beaux-arts de Montréal.

Vendue de force à un nazi avant que n'éclate la Deuxième Guerre mondiale, cette toile a finalement été restituée à la succession de son propriétaire au terme d'une importante bataille juridique menée aux États-Unis.

La Jeune fille des monts Sabins a été dévoilée mercredi, de même que six autres tableaux, toutes des oeuvres qui ont originalement appartenu au collectionneur d'oeuvres d'art Max Stern.

La toile avait été transportée illégalement des États-Unis vers l'Allemagne en 2005, alors que des négociations se déroulaient avec une baronne allemande dont la famille a conservé l'oeuvre durant 70 ans.

La justice a statué que la vente forcée à un membre du régime d'Adolf Hitler équivalait à un vol.

Max Stern, qui s'était enfui en Angleterre en 1937 après que les nazis l'eurent forcé à se départir de sa galerie d'art, s'est établi au Canada après la Deuxième Guerre mondiale. Mort en 1987, le collectionneur avait légué sa succession aux universités Concordia, McGill, à Montréal, et à l'Université hébraïque, à Jérusalem.

Il y a cinq ans, ces trois universités ont lancé le Projet de restitution des oeuvres de Max Stern. Et la restitution de la «Jeune fille des monts Sabins» donne espoir aux trois institutions, qui aimeraient éventuellement récupérer l'ensemble des oeuvres de Max Stern.

Selon le directeur des projets spéciaux de l'Université Concordia, Clarence Epstein, les musées et institutions qui ont collaboré afin de récupérer cette toile de Max Stern ont maintenant de leur côté un jugement sans précédent ainsi que le principe de l'application de la loi.