Plus de 300 objets de la maison Fabergé, dont neuf oeufs, des montres et des bijoux ayant appartenu à des têtes couronnées et rachetés aux quatre coins du globe par un oligarque russe sont exposés à partir de mercredi au musée des beaux-arts Pouchkine à Moscou.

«L'art de la maison Fabergé de la fin du 19e et du début du 20e siècle est un phénomène mondial. C'est un grand succès pour nous de pouvoir le montrer», a déclaré Irina Antonova, conservatrice du musée Pouchkine, lors d'une conférence de presse mardi.

Cette collection, exposée entre le 20 mai et le 28 juin, est composée de pièces achetées ces cinq dernières années par le milliardaire russe Viktor Vekselberg qui a créé à ces fins une fondation baptisée La liaison des Temps.

En avril 2004, Viktor Vekselberg avait racheté neuf oeufs de Fabergé à la famille américaine Forbes pour plus de 100 millions de dollars. Cette opération a été interprétée par certains comme une tentative de se racheter une conduite auprès du pouvoir russe qui demandait des comptes aux «oligarques».

«Nous exposons 30 % de ce qui a été rassemblé depuis» notamment en Colombie, au Mexique et en Australie, a précisé Vladimir Vorontchenko qui dirige la fondation. «Nous sommes étonnés de voir où certaines oeuvres de Fabergé ont été retrouvées», a-t-il ajouté.

Dans les années 1920, les pièces Fabergé, jugées incompatibles avec le nouveau régime, ont été «vendues pour rien par les bolcheviques à l'étranger», a raconté Tatiana Mountian, experte de la fondation.

Les visiteurs de l'exposition «vont sentir le parfum de la bonne vielle époque qui ne reviendra plus», a-t-elle dit.

Parmi les objets exposés figurent une bonbonnière en forme d'oeuf ayant appartenu au roi Georges I de Grèce, frère de l'impératrice Maria Fedorovna, et achetée aux enchères de Christies à Londres ainsi que la collection du banquier Edmond Safra acquise par M. Vekselberg en 2005 chez Sotheby's.

En 1885, Pierre-Karl Fabergé, joaillier d'origine française installé à Saint-Pétersbourg, est officiellement devenu fournisseur de la Cour impériale de Russie.

Les oeuvres de Fabergé accompagnaient les Romanov de la naissance jusqu'à la mort et étaient présentes à toutes les cérémonies.