La justice française a confirmé jeudi l'interdiction de l'exposition anatomique Our Body, à corps ouvert, présentant des corps humains en provenance de Chine, entiers ou disséqués et conservés par injection de silicone.

Alors qu'en première instance le 21 avril, la justice avait motivé son interdiction par le manque de décence de l'exposition, la cour d'appel s'est cette fois appuyée sur le doute entourant l'origine des corps.

«La société Encore Events (organisatrice de l'exposition) ne rapporte pas la preuve, qui lui incombe, de l'origine licite et non frauduleuse des corps litigieux et de l'existence de consentements autorisés», est-il indiqué dans la décision de justice.

À l'audience, Me Richard Sedillot, avocat d'associations qui demandaient l'interdiction de l'exposition, Ensemble contre la peine de mort et Solidarité Chine, avait dénoncé un projet «purement mercantile» exploitant des corps pouvant être ceux de condamnés à mort chinois.

Encore Events affirme s'être procuré les corps auprès d'une fondation chinoise, mais alors qu'«en Chine, on pratique aujourd'hui les pires trafics de corps humains», la société n'a jamais apporté la preuve que les personnes aient consenti de leur vivant à ce que leur cadavre soit exposé, avait-il souligné.

L'exposition, qui s'était ouverte à Paris le 12 février, a dû fermer le 22 avril. Elle avait eu lieu auparavant dans d'autres villes françaises, et avait été proposée par d'autres organisateurs aux États-Unis, en Allemagne et en Espagne.

Le public pouvait y découvrir 17 cadavres de Chinois, hommes et femmes, entiers ou disséqués. Les corps sont préservés par plastination, une technique qui consiste à remplacer les liquides organiques par du silicone.

Plus largement, ces expositions anatomiques ont été vues par plus de 30 millions de visiteurs dans le monde.