Visions angoissantes peuplées de serpents et inspiration littéraire: le Petit Palais, musée des beaux-arts de la Ville de Paris, rend hommage au poète et graveur anglais William Blake, qui fut adoré des surréalistes, dans une exposition de ses dessins et gravures.

William Blake (1757-1827), le génie visionnaire du romantisme anglais propose jusqu'au 28 juin, 170 oeuvres provenant presque toutes de musées britanniques et montrées en France pour la première fois depuis 1947.

«Nous voulons montrer William Blake comme un extraordinaire plasticien, sans gommer sa dimension littéraire», explique jeudi lors d'une visite de presse le commissaire de l'exposition et directeur du musée de la Vie Romantique Daniel Marchesseau.

Blake, graveur de formation, est célèbre pour ses poèmes dont The Tyger, «qu'apprennent tous les enfants dans les écoles anglaises», précise M. Marchesseau. Voulant associer arts graphiques et littérature, Blake a créé des enluminures pour son poème, dans un style proche de celui des «miniatures médiévales», note-t-il.

L'artiste dépeint une Nativité où un dragon s'enroule autour d'un diable à six têtes, dessine des créatures inquiétantes aux corps parsemés d'écailles. Il «mêle inspiration chrétienne, mythologique et poétique», dit le commissaire.

Blake a «séduit les préraphaélites, les symbolistes, les surréalistes», dit M. Marchesseau, créant un «univers qui anticipe des mouvements qui ne verront le jour qu'un siècle plus tard». Aujourd'hui encore, il continue d'influencer, du cinéaste Jim Jarmush à la rockeuse Patti Smith.