Marilyn, Mao, des marchands, des industriels et des princesses: le Grand Palais à Paris expose à partir de mercredi les portraits d'Andy Warhol, première exposition d'envergure jamais réalisée sur le thème du portrait chez le pionnier du pop art.

Le grand monde d'Andy Warhol succède à Picasso et les maîtres au Grand Palais pour présenter, du 18 mars au 13 juillet, quelque 130 portraits dont de très nombreux venus de collections privées, avec les emblématiques Marilyn ou Jackie Kennedy mais aussi Lénine, Mona Lisa ou Caroline de Monaco.

C'est «la première fois qu'une exposition se fait sur le portrait chez Warhol et la première fois qu'on en réunit un si grand nombre», dit le commissaire et historien de l'art Alain Cueff.

L'exposition démarre par un autoportrait de l'artiste âgé de 20 ans, quasiment jamais vu et de facture presque classique, même si le jeune homme se met les doigts dans le nez.

Le visiteur découvre les emblématiques portraits réalisés au début des années 1960, d'après des coupures de presse, comme ceux de Liz Taylor ou Marilyn Monroe.

En 1963, il réalise son premier portrait de commande, avec celui de la collectionneuse d'art Ethel Scull. Warhol amène la jeune femme dans un photomaton où il réalise des centaines de clichés pour en choisir 36, qu'il juxtapose et colorie.

Plus tard, il passe au polaroïd, utilisant le même procédé d'agrandissement, surexposition, impression sur toile et peinture.

Entre 1972 et 1986, Warhol réalisera un millier de portraits - soit presque un par semaine - dont de très nombreux portraits de commande, au tarif unique de 25 000 dollars. Warhol «ne choisit pas ses sujets, il accueille tout le monde», la famille impériale iranienne, la princesse Diana, le fils de John Lennon, des industriels, des mannequins.

Seuls manqueront dans l'exposition les portraits d'Yves Saint Laurent: l'ex-compagnon du couturier, l'homme d'affaires Pierre Bergé, les a fait retirer, mécontent de les voir accrochés dans une section glamour, aux côtés d'autres couturiers.