Marc Mayer vient à peine d'entrer au Musée des beaux-arts du Canada qu'il signera une première exposition en 2009. Le dynamique ancien directeur du Musée d'art contemporain de Montréal planche sur plusieurs projets au profit de l'institution nationale qu'il dirige désormais.

La visite de Marc Mayer à Montréal, mercredi dernier, a pris l'allure d'une fête tellement il avait de bonnes nouvelles. L'ancien directeur du Musée d'art contemporain et nouveau dirigeant du Musée des beaux-arts du Canada projette de créer une Biennale des nouvelles acquisitions à Ottawa et une Documenta - du nom du célèbre événement d'art contemporain de Kassel, en Allemagne - de l'art autochtone.

 

«Avec les conservateurs, j'ai déjà mis en place des projets assez emballants, a-t-il dit. Tous les deux ans, on veut présenter une Biennale d'acquisition en art contemporain canadien. On a le budget le plus important au pays pour acquérir des oeuvres, on va les montrer. L'autre grand projet, c'est de réunir l'art autochtone des Amériques et d'Océanie lors d'un événement culturel mondial aux cinq ans.»

Et même si les programmations muséales se préparent des années à l'avance, M. Mayer s'est réservé une première signature, de juin à septembre au MBAC, avec la présentation d'une cinquantaine de peintures de l'artiste américain Thomas Nozkowski, pendant 20 ans directeur artistique du magazine Mad.

«Contrairement à la majorité des peintres abstraits, il s'inspire de la vie quotidienne. À mon avis, c'est quelqu'un qui va nous aider à trouver des pistes pour sauver l'abstraction», estime-t-il.

Les papes mécènes

Mais Marc Mayer et son équipe présentaient aussi à Montréal l'ensemble de la programmation 2009-2010 de l'institution. La grande exposition d'été, à compter du 29 mai, sera consacrée à l'art de la Rome pontificale: De Carracci à Raphaël.

Elle rassemblera pour la toute première fois 150 tableaux et dessins de maîtres de la Renaissance italienne comme Michel-Ange, Raphaël, Vasari et Carracci. Elle est supervisée par le conservateur en chef du musée, David Franklin.

«On connaît bien les artistes de Florence et de Venise, mais à l'époque plusieurs se rendaient à Rome pour profiter du mécénat des papes», raconte M. Franklin.

Parmi les autres expositions du MBAC d'ici un an, mentionnons les photos françaises des premières années de l'histoire de cet art, une rétrospective de l'artiste autochtone Daphne Odjig et 70 oeuvres du peintre néo-brunswickois Miller Brittain.

Art contemporain

Marc Mayer garde aussi son oeil contemporain bien ouvert. Mais son passé montréalais récent ne signifie pas qu'il faut s'attendre à voir plus d'artistes vivants au Musée des beaux-arts du Canada.

«Je ne dirais pas qu'il y en aura davantage, dit-il, mais on se montrera plus stratégique. On va faire moins d'expositions, mais qui dureront plus longtemps. En lieu et place de petites expos, on va en faire de plus grandes.»

En ce sens, l'un des objectifs du nouveau directeur est d'attirer toujours plus de visiteurs à Ottawa. Cet excellent vulgarisateur croit qu'il est plus que jamais possible pour le public de se «confronter à l'art tous les jours à un prix abordable».