Le musée Saatchi à Londres expose à partir de vendredi une vingtaine de jeunes artistes contemporains du Proche-Orient, mettant un coup de projecteur sur cette scène artistique en plein essor.

L'exposition Dévoilé: le nouvel art du Proche-Orient, présente des oeuvres de 21 artistes acquises au cours des trois dernières années par le collectionneur Charles Saatchi, un ancien publicitaire qui expose successivement des pans de sa collection dans son musée privé de Londres.

Le Français d'origine algérienne Kader Attia propose une installation frappante, Ghost, qui figure des rangées de silhouettes de femmes voilées en feuille d'aluminium, agenouillées comme pour la prière.

Les Iraniens sont particulièrement bien représentés avec 11 artistes exposés, comme Shirin Fakhim, qui expose des poupées grotesques inspirées par sa réflexion sur les prostituées de Téhéran, ou Shadi Ghadirian, Ramin Haerizadeh et Ahmad Morshedloo, qui eux aussi explorent de manières variées l'image de la femme ou l'identité sexuelle.

Le Palestinien Wafa Hourani expose une installation d'une actualité brûlante avec une maquette qui imagine un camp de réfugiés palestiniens en 2067, soit cent ans après la guerre des Six Jours.

L'actualité et la violence en Irak imprègnent l'oeuvre de l'Irakien Ahmed Alsoudani, qui présente de grandes toiles exécutées à l'acrylique, au pastel ou fusain.

«L'art du Proche-Orient commence à voir son heure arriver» et pourrait avoir un développement similaire à celui qu'a connu ces dernières années l'art chinois, a souligné Rebecca Wilson, porte-parole du musée.

La collection Saatchi a investi en octobre dernier un nouveau lieu dans l'ouest de Londres, le Duke of York HQ. La première exposition dans ce lieu, consacrée à l'art chinois, avait attiré 400 000 visiteurs.

L'exposition Dévoilé: le nouvel art du Proche-Orient est ouverte du 30 janvier au 6 mai au musée Saatchi de Londres.