Présentée pendant près de quatre mois, l'exposition Warhol Live a connu un franc succès, attirant 130 000 visiteurs, plus que ce qui était prévu par le Musée des Beaux Arts de Montréal.

L'exposition, qui s'envolera maintenant pour la Californie, avait attiré bon nombre de «retardataires» au cours des derniers jours, avant que l'institution ne mette la clé sous la porte dimanche.En entrevue à La Presse Canadienne, la directrice des communications du MBA, Danielle Champagne, a noté positivement le fait que la clientèle a surtout été composée de jeunes-étudiants et familles, «ce qui est très intéressant pour le développement de la clientèle visée».

Mme Champagne a précisé que les visiteurs ont notamment apprécié «la tendance pour le parcours agrémenté de musique», ce qui sera, dit-elle, de plus en plus le cas dans les expositions à venir au musée de la rue Sherbrooke, notamment pour celle du peintre Van Dongen qui débutera dans quelques jours.

L'exposition Warhol Live, totalement québécoise, se poursuivra dès le 14 février à San Francisco «pour le bonheur des Américains», a souligné la porte-parole.

Mme Champagne a indiqué qu'il y avait six autres expositions du Musée des beaux-arts de Montréal qui se trouvent en ce moment en Europe et aux Etats-Unis.

A Montréal, la présentation de plus de 600 oeuvres et documents de ce pilier de la pop art a ravi ses admirateurs dont plusieurs de l'extérieur de la ville, compte tenu de l'importance de ce personnage plus grand que nature qui était devenu un artiste polyvalent , bien en avant de son temps, avec son approche multimédia.

L'exposition montréalaise était originale puisqu'elle avait la particulaitié, pour la première fois, de s'intéresser à l'influence de la musique et de la danse dans l'oeuvre du célèbre américain mort en 1987, qui devait exercer une dizaine de «métiers d'arts», de dessinateur en publicité à artiste-peintre, en passant par la gérance d'artistes ou la réalisation de films ou de pochettes de 33 tours.

Warhol était un fan de presque tous les genres de musique, à l'exception du jazz. Il avait l'habitude, parfois, de faire jouer de la musique - punk et classique - en même temps et à tue-tête, notamment à Silver Factory, son célèbre laboratoire de création.

L'image et le son prennent beaucoup de place dans cette exposition. Les visiteurs ont pu ainsi voir quatre de ses films produits dans les années 1960 dont un portant sur un couple qui s'adonne à un long baiser.

La directrice du Musée, Nathalie Bondiet, le conservateur de l'art contemporain, Stéphane Aquin, et le collectionneur Paul Maréchal ont eu l'idée de cette exposition, soutenue par le Musée Andy Warhol de Pittsburg où ira aussi l'exposition présentée à Montréal.

Dressant un bilan plus que positif de l'année 2008, la direction du musée a indiqué que 640 000 visiteurs avaient fréquenté l'institution au cours de l'année, avec trois expositions ayant dépassé le cap des 100 000 visiteurs, soit celles sur Warhol, Cuba et Yves Saint-Laurent.

Danielle Champagne a estimé que ce bon résultat s'explique «par le niveau de confiance qui s'installe par rapport à l'originalité des expositions et le sentiment d'appartenance et de fierté des Montréalais et des Québécois envers le Musée des beaux-arts».

L'année 2009 devra aussi attirer les foules. Entre autres, plus de 40 ans après le célèbre «bed-in» montréalais de John Lennon et Yoko Ono, le Musée fera, en mai et en juin, un clin d'oeil à cette initiative pour la paix. Fait rare, ce sera gratuit pour les visiteurs et c'est la femme du célèbre Beatle «Peace and love» qui donnera le coup d'envoi de l'événement.