L'actrice française Juliette Binoche présente, parallèlement à son spectacle In-I, à Montréal, 68 portraits et autoportraits (Portraits In-Eyes) à la Cinémathèque québécoise. Elle sera d'ailleurs ce soir à la Cinémathèque, où elle assurera la présentation de Rendez-vous, le film d'André Téchiné qui a lancé sa carrière en 1985.

Multidisciplinaire, donc, Juliette Binoche profite de son passage à Montréal avec son spectacle de danse (le très couru In-I, en duo avec Akram Khan) pour initier les Montréalais à d'autres facettes de son talent: la peinture et la poésie, notamment, à travers les portraits inspirés par les metteurs en scène qu'elle a côtoyés - Leos Carax, Anthony Minghella, André Téchiné, Amos Gitaï ou Hsiao-hsien Hou.

 

«J'avais envie de voyager avec cette rétrospective, de la dynamiser par un regard de retour: comme les metteurs en scène ont posé leur regard sur moi, j'avais envie de poser mon pinceau sur eux, d'avoir une sorte de retour à travers la peinture, les mots, la poésie. Je pensais écrire des lettres, c'est devenu des poèmes, comme ça, tout seul», dit Juliette Binoche.

À chaque portrait de réalisateur correspond un autoportrait de l'actrice. «C'est une façon aussi de faire le lien entre le masculin et le féminin: au cinéma, c'est souvent le metteur en scène et l'actrice, même si les choses évoluent. Cette part masculin-féminin est absolument fascinante pour moi», raconte Juliette Binoche.

«Dans l'action, c'est l'actrice qui est dans une énergie masculine. Le metteur en scène, lui reçoit. Jusqu'au moment du montage où le metteur en scène est dans une position de force, de choix. Cette relation me passionne et m'a toujours passionnée: il y a l'énigme, à chaque film on essaie de se comprendre, de se voir», poursuit la comédienne.

Avec ses portraits et la rétrospective de ses films, d'abord présentés à Paris - la Cinémathèque québécoise programme jusqu'au 22 janvier Trois couleurs: Bleu, Mauvais sang, Je vous salue Marie, Rendez-vous et La veuve de Saint-Pierre - Binoche jette-t-elle sur sa propre carrière un regard introspectif?

«J'ai souvent des moments de réflexion, de par ce que je fais, il y a une introspection liée au sujet de mes films. C'est ma glaise de sculpteur», répond Juliette Binoche.

Au grand écran, les Québécois pourront aussi revoir Juliette Binoche dans L'heure d'été, d'Olivier Assayas, au mois de mars.

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Portraits In Eyes, à la Cinémathèque québécoise, jusqu'au 1er février. Horaires et renseignements: www.cinematheque.qc.ca.